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L’alpinisme hivernal pourrait de nouveau être autorisé dans la réserve de Chastreix-Sancy (Puy-de-Dôme)

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L’alpinisme hivernal pourrait de nouveau être autorisé dans la réserve de Chastreix-Sancy (Puy-de-Dôme)

Quatorze ans après une interdiction de pratiquer leur sport favori qui les avait laissés groggy, les alpinistes du Sancy vont-ils pouvoir à nouveau, dès l’hiver prochain, gravir leurs parois de prédilection, au cœur de la réserve naturelle de Chastreix-Sancy ?

Une porte vient en tout cas de s’entrouvrir ce vendredi, à Paris, à l’occasion de l’examen par le Conseil d’État d’un recours déposé par la Fédération française de montagne et d’escalade (FFME) Auvergne-Rhône-Alpes. Il s’agissait pour la fédération d’obtenir l’annulation de l’article 12 du décret du 13 juillet 2007 qui, en officialisant la création de la réserve naturelle, en bannissait par la même occasion la pratique de l’alpinisme et de l’escalade.

Depuis 2008, les professionnels de la montagne, avec le soutien de collectivités et d’élus locaux, tentent sans succès d’infléchir cette position en demandant, a minima, le retour de l’alpinisme sur les sites du Val de Courre et du Val d’Enfer.

Le rapporteur public du Conseil d’État, lui, a décidé de reprendre le dossier avec minutie, allant jusqu’à projeter sur un écran les cartes détaillées des sites concernés par les interdictions. Certes, a-t-il reconnu en préambule, la réserve naturelle, ses espèces protégées et sa faune parfois unique méritent que les activités humaines y soient encadrées.

« Mais encore faut-il, a-t-il précisé, que les interdictions prononcées aient un réel impact. »

Or, « l’escalade et l’alpinisme ne sont pas incompatibles avec l’existence de réserves naturelles », a estimé le rapporteur public, qui a étudié l’impact de chacune des deux activités. S’appuyant sur une étude de 2014 réalisée par les partisans d’un retour de ces pratiques sportives, il s’est d’abord penché sur le cas de l’escalade. Évoquant le site des aiguilles du Diable, il a considéré que la fragilité de la faune- dont l’Apollon arverne du Sancy, un papillon protégé - et de la flore – impactée par le passage des grimpeurs – pouvait justifier l’interdiction de la pratique.

Décision dans trois à quatre semaines

Même raisonnement pour le site du Verrou du bas et ses 27 voies d’escalade, où cette fois c’est la protection d’une zone humide fragile qui est en jeu. Le cas de l’alpinisme a fait l’objet d’une autre analyse du rapporteur public. Dans ces espaces « bien plus vastes, où la pression anthropique est moindre » que sont le Val d’Enfer et le Val de Courre, et « où la fréquentation n’excède pas 2.000 personnes par an », les impacts sur le milieu naturel ne semblent pas de nature à justifier une interdiction. À condition toutefois que le sol soit recouvert d’une couche neigeuse minimale d’une quinzaine de centimètres.

Fort de ces constatations, le rapporteur public s’est interrogé sur une interdiction de la pratique de l’alpinisme hivernal « qui semble plus guidée par l’idée qu’il ne faudrait pas rajouter une activité à celles déjà autorisées. » Une justification fort peu juridique qui ne lui convient pas : 

« Il paraît pour le moins incongru d’autoriser la pratique du ski alpin, de la randonnée ou du parapente et d’interdire l’alpinisme hivernal ! »

En conséquence, le rapporteur public a demandé aux juges du Conseil d’État d’annuler la partie du décret interdisant la pratique de l’alpinisme hivernal dans un délai de six mois, ce qui permettrait un redémarrage de l’activité dès la prochaine saison. Le Conseil d’État rendra sa décision dans trois à quatre semaines.

 

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