Maternité, congés, salaires… : une convention collective pour le secteur féminin professionnel

Un premier pas important. Le handball est en effet devenu le premier sport féminin professionnel de France à se doter d’une convention collective appelée Dihane pour « Dialogue social, innovation handball, partenaire, féminin ». Cet accord représente une remarquable avancée en matière de protection sociale et de droit (maternité, congés, salaires…), mais cela reste bien entendu une étape.

Signée entre l’Union des clubs professionnels de handball féminin (UCPHF), l’Association des joueuses professionnelles de handball (AJPH) et le Groupement des entraîneurs et des professionnels de la formation de handball (7Master), la convention collective entrera en vigueur le 1er juillet et concerne les 14 clubs de Ligue Butagaz Energie (D1 Féminine).

Marie-Charlotte Rittore, la capitaine du Handball Clermont Auvergne Métropole 63 (HBCAM 63) qui évolue en D2 féminine se réjouit naturellement de cet accord. Une convention qui met fin à une situation pour le moins étonnante au XXIe siècle, comme le sentiment de crainte ou de peur au moment d’annoncer une maternité à son employeur.

« C'est plus clair et cela ne bloque personne »

« Il y avait de grandes lignes, mais c’était surtout du cas par cas selon les clubs et ce qu’ils avaient mis en place, précise Marie-Charlotte Rittore. Les joueuses se protégeaient comme elles le pouvaient. Il pouvait par exemple y avoir des négociations sur la durée du contrat entre la joueuse et le club en cas de maternité prévue. Avec cette convention, c’est bien plus clair et du coup cela ne bloque personne ».

Désormais, les joueuses bénéficieront de douze mois de salaire garanti en cas de congé maternité. Une avancée significative et attendue. Auparavant, elles n’avaient que trois mois de salaire garanti, les employeurs étant libres de prolonger ou pas cette période avant que la Sécurité sociale prenne la suite. Les joueuses vont aussi disposer de sept semaines de congés payés contre six et d’une meilleure protection en cas de blessure grave. Cette convention doit aussi permettre de relever le salaire minimum.

La prochaine étape, élargir le champ à la D2 Féminine

« Il y a de plus en plus de joueuses professionnelles en D2 aussi, souligne la capitaine clermontoise. Il faut avancer pas à pas. Cette convention collective permet au handball de passer un énorme cap pour les clubs de D1, mais l’objectif est d’aller plus loin et d’élargir cet accord à la D2 et pas seulement pour les clubs VAP (Voie d’accession au professionnalisme) ».

Le handball montre en tout cas l’exemple et cet accord pourrait devenir précurseur pour les autres sports collectifs féminins professionnels dans le domaine de la protection sociale, des droits et aussi en matière salariale.

« Cela peut débloquer la situation dans d’autres disciplines, estime Marie-Charlotte Rittore. La convention apporte une protection et davantage de liberté oui, mais elle offre surtout plus de sérénité. L’avancée sur le congé maternité donne une réelle stabilité, elle permet de mener des projets familiaux sans que cela soit mal vécu ».

 

Jean-François Nunez