Sécheresse et biodiversité au cœur des préoccupations du golf des Volcans dans le Puy-de-Dôme

"J’ai sauvé une grenouille ce matin", clame haut et fort Anna, un sourire accroché aux lèvres. Cette femme, très sensible à la nature, est en charge des abords et du fleurissement du golf.Ici, la flore enregistre 140 espèces et la faune, 78. "Selon un audit d’une structure naturaliste, nous avons même la présence de la fauvette des jardins, de la mésange boréale et du pouillot fitis. Des espèces avec un fort enjeu environnemental", précise Virginie Abonnat, directrice du golf des Volcans. 

Le restaurant en circuit court

Il y a deux ans, cette structure a souhaité se faire labelliser au niveau bronze du programme de la biodiversité de la fédération française de golf."Nous avons toujours fait en sorte d’être respectueux de l’environnement et de ne pas opérer de traitement intensif. Nous travaillons avec des bactéries et des algues pour limiter les apports en engrais. Nous avons cessé de tondre à certains endroits afin de laisser la biodiversité se développer. Nous avons aussi réimplanté des bruyères sur le 18 trous qui avaient disparu ces dernières années… Enfin, nous avons fait des haies de hêtres et nous sommes en pleine réflexion pour mettre des fruitiers afin d’attirer les abeilles", détaille Etienne Carbonel, greenkeeper du golf.Et cette idée pourrait être encore plus poussée avec l’utilisation des récoltes des végétaux pour le restaurant du golf. "Nous serons en circuit court", ajoute Virginie Abonnat.

Quant à la question de l’eau, qui fait polémique au sein des golfs avec la situation de sécheresse, un système vertueux a été appliqué.  

"Sur les 100 hectares que représente le golf, seul 1,7 hectare est arrosé. De plus, nous utilisons 140 m3 par cycle d’arrosage pour les 36 trous alors que la moyenne française est de 150 m3 d’eau pour 9 trous. Nous utilisons moins de 18.000 m3 d’eau par an, alors que certains golfs sont à 180.000 m3",

Et le golf des Volcans souhaite aller encore plus loin en reprenant tout le système d’arrosage "qui permettrait de cibler précisément les zones qui nécessitent vraiment de l’eau." En parallèle, des installations récupéreraient l’eau de pluie des toits. 

Réduire encore de 30 % l'usage de l'eau

Le golf a aussi établi un plan annuel mécanique pour travailler les surfaces comme les greens. "L’opération consiste à faire des trous et à y injecter du sable. Cela offre un meilleur drainage en retenant l’humidité. Cette méthode a aussi l’avantage de limiter les maladies et donc d’éviter les traitements", insiste le greenkeeper.

À terme, l’objectif serait de réduire encore de 30 % l’usage de l’eau.Le golf des Volcans, qui emploie 29 salariés (dont trois saisonniers) et qui réalise un chiffre d’affaires de deux millions d’euros, s’est donné pour mission d’être pleinement dans une dimension de préservation de la biodiversité et des ressources. 

Un projet auquel s’associent également des ambitions sportives puisque le golf des Volcans vient d’inaugurer son parcours des Fougères avec 9 trous.Avec 36 trous au total, il est désormais le plus grand golf du centre de la France tout en "swinguant" au mieux avec les enjeux écologiques. 

Stéphanie Merzet