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 Pratiquer dans un vaste îlot de verdure au golf Vichy-Forêt de Montpensier (Allier)

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 Pratiquer dans un vaste îlot de verdure au golf Vichy-Forêt de Montpensier (Allier)

La voiturette électrique se joue des sentiers, franchit les arrondis et les creux herbeux, longe les étangs. Le tour du propriétaire ! Soudain, Philippe Ducher stoppe le véhicule en plein sous-bois. « Écoutez !…. Les oiseaux. Toute l’âme du golf de Montpensier est là. Dans le chant des oiseaux. Ils sont chez eux. » Il faut dire qu’ils ont de quoi s’ébattre, les volatiles. Chevreuils, faisans, canards et autres gibiers sauvages trouvent ici aussi leur aise. 

Au beau milieu de 85 hectares de forêt, 65 hectares de gazon

Photo Julie de Solliers Pas de routes, pas de pollutions lumineuses. Une bulle d’air et de vert à deux pas des agitations de Vichy. Philippe Ducher s’est rendu propriétaire des lieux en 2014, mais il fréquente le golf en tant que pratiquant depuis sa création en 1993. « Quand l’aura de la structure a commencé à décliner, je n’ai pu me résoudre à la fermeture. J’étais littéralement amoureux du site. » L’ambition affichée : faire du golf de Vichy-Forêt de Montpensier un lieu de pratique haut de gamme. Bien des innovations ont été apportées. Practices couverts et extérieurs, vaste site d’entraînement, foot-golf 18 trous sur une surface dédiée, création d’un club de bridge qui réunit une quarantaine d’adhérents tous les mercredis et d’une association sportive pour les compétiteurs (une des équipes vient d’accéder à la Nationale), aire de camping-cars… Vont suivre très prochainement, une salle de remise en forme (sauna, jacuzzi), huit lodges. « À terme, on pourra venir jouer, se détendre, se restaurer et dormir ici sur le site. »

Du green au fairway en passant par la lande sauvage

L’attraction première reste le parcours. Près de 6 km. Une allée de verdure et des clairières bordées par des arbres plus que centenaires et des taillis naturels. Le gazon approprié sous tous ses aspects. Du green au fairway en passant par la lande sauvage. Des arrondis, des creux, les indispensables bunkers et puis les pièces d’eau qui obligent à allonger la frappe ou au contournement.

« À chacun son niveau de pratique. Nous changeons régulièrement les départs. Nos habitués apprécient. » Les membres, parlons-en. Moins de 200 en 2014, près de 400 actuellement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Nous avons surtout une très forte augmentation de green-frees (fréquentation à la journée). Il y a de plus en plus de nomadisme dans le secteur. Parmi notre clientèle, nous comptons beaucoup de Puydômois. »

Confirmation, la golfette stoppe pour saluer les pratiquants du jour. On vient de Clermont, de Riom, mais aussi de Lyon, de la Loire et on affiche sa satisfaction. « Quel calme ! Que du bonheur ! » Les habitués saluent le maître des lieux et le félicitent pour la rapidité et la qualité des réparations des dégâts causés aux greens par le dernier orage de grêle. Philippe Ducher sait en effet pouvoir s’appuyer sur une équipe d’entretien hors pair. « Pas d’intervenant extérieur ici. Que du travail fait maison ! Nous avons notre propre gazonnière où nous pouvons prélever les carrés de gazon nécessaires à des réparations. Quatre jardiniers, un mécanicien, un green keeper ou fontainier. » 

Des lodges pour dormir sur place

Côté accueil et intendance, Philippe a su aussi s’entourer. Deux cuisiniers, trois personnes en salle et deux à l’accueil pour faire vivre un club house de 600 m², plus terrasses à l’architecture moderne qu’il a fait bâtir dès son acquisition. Le bar comme le restaurant sont ouverts aux non licenciés. Avec la complicité du Rotary, la structure reçoit aussi des écoles. « Nous envisageons la création d’une école de golf. Le practice est totalement adapté et un professeur qualifié propose déjà ses services ». On en finit avec le tour du propriétaire. Philippe Ducher évoque la possibilité de balisage de sentiers ouverts aux randonneurs et aux vététistes, la plantation de cerisiers. « J’aime venir ici me balader comme dans un parc… ». On est prêt à le suivre.

Le programme. Jusqu'au  14 juillet, la Grande semaine du golf avec des compétitions en individuels et en doubles.

 Les jardiniers du golf de Montpensier s’efforcent d’être en totale harmonie avec la nature

Entre respect de l’environnement et aspect économique, le golf de Vichy-Montpensier a réussi à trouver sa place. Le green-kee per est le rouage essentiel de l’équilibre « Ce n’est pas la nature qui est à notre service, mais bien nous qui sommes à son service. » Kévin Gidaszewski a trop bourlingué dans le milieu des golfs français pour ne pas avoir vu ce qui fait la spécificité du 18 trous de Montpensier. « Ici, j’ai l’impression de me balader dans un parc. Au petit matin, à la rosée, il est fréquent de voir des chevreuils venus se désaltérer dans nos étangs. Lorsqu’ils m’aperçoivent, ils retournent tranquillement dans le sous-bois. » Place aux golfeurs ! Immergé dans un environnement forestier, le parcours est forcément influencé par ce dernier. « L’été, le couvert forestier amène une fraîcheur bienfaisante. En période pluvieuse par contre, il faut faire avec des zones humides. L’automne amène des feuilles. On sait très bien traiter tout cela. Ainsi, tout au long de l’année, nous pouvons offrir un véritable écrin vert à nos pratiquants. »

« Les pâquerettes ont toute leur place »

Arrivé en 2019, Kévin est le green-keeper du golf de Vichy-Forêt de Montpensier, autrement dit le gardien du temple. « Mon rôle, harmoniser le travail avec les quatre autres jardiniers. On échange aussi avec les utilisateurs. » Un parcours, c’est en effet un ensemble de petits détails. Avec un point d’orgue, le gazon. Le site donc et le réchauffement climatique demandent adaptation. « On a choisi des graminées qui résistent mieux à la chaleur. Nous jouons sur la hauteur de tonte. On laisse des zones sans fauchage. » Il faut faire également avec les contraintes d’un sol argileux et l’emploi désormais interdit « et c’est tant mieux » de produits phytosanitaires. La cohabitation avec les canards, hérons et cervidés est à ce prix là.

Une gestion de l’eau optimisée avec cinq étangs pour entretenir 65 hectares de gazon

La gestion de l’eau, c’est primordial pour un golf. A Montpensier, pas une goutte ne sort du robinet. Tout vient du ciel grâce à un astucieux et impressionnant dispositif. Cinq étangs en cascade alimentés par la déclivité naturelle et un dense réseau de drainage souterrain ou des fossés. Capacité de stockage : 40.000 m³ ! Au service de trois énormes pompes qui renvoient le précieux liquide à des petits jets enterrés et commandés électroniquement. Cinq par green.  Chaque pompe a un débit de 60m³/h. L’eau passe par des conduits pouvant atteindre 200 mm de diamètre. D’autres pompes servent de relevage pour remplir l’étang principal où se situe un local technique aux allures futuristes. « L’ensemble du dispositif a été totalement revu et amélioré, et demande un énorme entretien. Nous sommes comptables de chaque goutte d’eau », insiste Kévin Gidaszewski, le green-keeper.  Face aux défis de demain « et déjà d’aujourd’hui », ce dernier se sait dans l’obligation d’être exemplaire. Et d’être en harmonie avec la forêt, les nuages, la nature environnante et une pratique qui touche à une réalité économique.

 Photos Michel Chalier

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