Nouvelles

Il était une fois Valderrama

0 35
Il était une fois Valderrama

C’est l’un des clubs les plus beaux et les plus prestigieux du monde. Et l’un des plus fermés, aussi. Réservé à ses membres, Valderrama n’accepte les visiteurs extérieurs qu’au compte-goutte. Le tarif du greenfee (400 euros) est d’ailleurs à la hauteur de l’exclusivité des lieux. Mais quand on aime, on ne compte pas. On savoure ! Et, de fait, le parcours andalou est un véritable arboretum. Pas vraiment étonnant si l’on sait qu’il est manucuré, 365 jours par, par une quarantaine de jardiniers à plein temps…

Dessiné dans les années septante par l’architecte américain Robert Trent Jones sur les hauteurs de la luxueuse station balnéaire de Sotogrande, face au rocher de Gibraltar, Valderrama a connu son heure de gloire en 1997 en accueillant la Ryder Cup. C’était la première fois qu’un parcours continental était l’hôte de cette vénérable compétition jusque là réservée aux anglo-saxons : une véritable révolution !

Depuis, il est devenu un véritable lieu de pèlerinage pour les passionnés de swing. Et, bien sûr, un arrêt quasiment obligatoire pour les stars du golf mondial. Le club a ainsi été le théâtre de nombreux grands tournois, dont une manche mémorable de l’American Express World Golf Championship remportée, en 1999, par Tiger Woods.

Au vrai, Valderrama récompense toujours les meilleurs joueurs. Ce parkland diabolique et cérébral ne pardonne rien Il recèle tous les pièges et oblige, chaque fois, le champion à inventer des coups souvent impossibles.

Quelques trous sont emblématiques. On pense, par exemple, au n°4, un par 5 qui se termine sur un green aux mille pentes ceinturé par une cascade d’eau. Un vrai défi technique et tactique. L’immense bunker immaculé du trou n°8 marque également les esprits : un bédouin s’y perdrait ! Et que dire du mythique trou n°17, un par 5 que les plus audacieux tentent d’atteindre en deux coups en prenant un maximum de risques. Mais attention : le green d’arrivée, redessiné par Ballesteros en personne, est en pente. Et les balles mal calibrées reviennent volontiers en arrière pour se retrouver – comme par enchantement - dans l’obstacle d’eau voisin !

En réalité, les 18 trous de ce parcours sont délicats à négocier. De multiples pins parasols et des oliviers balisent les fairways. Leurs branches semblent aimantées pour accueillir les balles. Le rough, subtil, joue également son rôle. Et même lorsque le drive est parfait, il faut au joueur dompter des approches millimétrées. Ceci dit, ce sont les greens qui font, surtout, la réputation de Valderrama. Ils sont aussi rapides que le marbre d’une salle de bain et aussi illisibles que le hiéroglyphe égyptien ! Lorsqu’un joueur y dépose sa balle, c’est comme si une nouvelle aventure commençait.

Initialement, le parcours de Valderrama s’appelait « Los Aves ». Lorsqu’il fut, en 1984, question de le vendre, quelques membres se portèrent acquéreurs. Parmi eux Jaime Ortiz-Patino, un puissant industriel bolivien. Ensemble, ils rachetèrent donc les lieux et rebaptisèrent le club « Valderrama », du nom d’une des fermes de McMicking, créateur de la station balnéaire de Sotogrande.

Rapidement, Ortiz Patino devint majoritaire et décida de faire de Valderrama un parcours capable d’accueillir les plus grands tournois de la planète. Le défi était gigantesque. « Los Aves » n’avait, en effet, guère été entretenu. Durant plusieurs mois, des centaines de camions se relayèrent pour transporter terre et sable. Des milliers d’arbres furent plantés. Un vrai travail de titan. Mais rien n’était trop beau ou trop cher pour Ortiz-Patino, perfectionniste dans l’âme.

Le résultat fut à la hauteur de l’investissement. En 1988, Valderrama accueillait le Volvo Masters et la grande famille du golf international découvrait un pur chef d’œuvre. Un soir, sur la terrasse, Robert Trent Jones confia au propriétaire avoir signé, là, le plus beau parcours de sa carrière d’architecte. Il ne pouvait mieux dire.

Valderrama est désormais géré par ses propres membres-actionnaires. Parce qu’ils se sentent chez eux dans cet endroit en dehors du temps et qu’ils veulent conserver, coûte que coûte, les standards qui font la marque de fabrique des lieux. Valderrama sera toujours associé à la qualité. C’est son label et son destin.

Загрузка...

Comments

Комментарии для сайта Cackle
Загрузка...

More news:

Read on Sportsweek.org:

Autres sports

Sponsored