Crise sanitaire : autorisé à rester ouvert, le golf de Sainte-Agathe a su saisir la balle au bond près de Montluçon (Allier)

Se mettre au vert sur les greens… Telle est la tendance constatée ces derniers temps par les membres de l’association du Golf de Sainte-Agathe, lequel se trouve à Néris-les-Bains (Allier), mais appartient à Montluçon Communauté.

En effet, depuis la fin du second confinement au mois de décembre en France, et même en cette nouvelle période d’austérité débutée en mars, le golf demeure l'un des rares sports que l’on peut encore pratiquer à loisir, moyennant quelques menues adaptations. Exemple donc à Sainte-Agathe, situé à moins dix kilomètres du centre-ville de Montluçon, au pays des déplacements autorisés et des balles non masquées…

Le constat

« On se rend bien compte que l’on a de la chance de faire partie des activités de plein air autorisées, où la distanciation physique peut être facilement respectée du fait de nos 60 hectares de terrain. »

Même si quelques ajustements ont ainsi dû être opérés : « Pas plus de quatre golfeurs ensemble, interdiction de toucher aux drapeaux – on a fait un système de relève-balle –, réservation obligatoire (*), port du masque à l’accueil… ». Mais il ne s’agit là que de petits grains de sable, à peine de quoi faire un bunker.

Pour le reste, « c’est vrai qu’une fois sur le parcours on ne sent pas vraiment de différence par rapport à avant la crise », confirme Françoise Martin, la secrétaire. Une liberté, une accessibilité et un côté nature qui ont permis au site de faire son trou, d’attirer de nouveaux golfeurs en herbe. « Il y a environ 240 membres-licenciés actuellement au club », décompte le président. « Soit 16 % de licences en plus qu’en 2020 », complète Thomas Zeryouh, le coach professionnel.

Les raisons

À quoi est-ce dû ? « Déjà, on perçoit un engouement nouveau pour le golf au niveau national, car c’est justement une discipline d’extérieur qui tranche avec le confinement, qui permet aux gens de sortir et de s’aérer », indique Nathalie Magnière, présidente de la commission sportive. « Ensuite, il y a des parents qui inscrivent leurs enfants dans l’école de golf et qui, à force de venir avec eux, ont envie d’essayer aussi », ajoute Gérard Lanouzière.  « C’est bien la première année que l’on en voit autant accompagner leurs enfants ». Et ce n’est pas tout :

On voit des personnes passer régulièrement devant le site, se rendre compte que c’est ouvert, qu’il y a du monde et se décider à sauter le pas. Souvent ils pensent au départ que c’est un sport élitiste et finalement ils s’aperçoivent que c’est réellement accessible à tous, que pour une dizaine ou une vingtaine d’euros on peut se faire une après-midi d’essai avec prêt de matériel. Thomas Zeryouh (enseignant professionnel)

 

Le coach Thomas Zeryouh est l'un des quatre salariés du golf de Sainte-Agathe.

Les contreparties

Et heureusement que l'activité bat son plein, car comme le rappelle le président Lanouzière, « on est une véritable petite entreprise ». Avec donc un enseignant professionnel, mais aussi trois jardiniers salariés et moult frais : « Entretien du site, accueil, trésorerie, secrétariat… », liste-t-il.

« On a une subvention annuelle de 65.000 € versée par Montluçon Communauté, mais rien que le budget-terrain avec l’engrais, les produits phytosanitaires et le matériel, on est à 80.000 euros sur cette année ». Sans oublier les 13.000 € de loyer annuel, les salaires des quatre employés, de gros travaux à prévoir sur le système de pompage, ou encore le sujet orageux de l’arrosage...

Des forages pour l'irrigation : une idée à creuser... Des irrégularités dans l’arrosage des greens du golf de Sainte-Agathe avaient été constatées par la police de l’eau à l’été 2019. Et Montluçon Communauté avait été sommée de se mettre en conformité sous peine de poursuites. Une délibération a donc été votée ce mardi 13 avril 2021, en faveur de la réalisation « de deux forages d’essai », dixit Thierry Penthier, vice-président à l'agglo en charge des sports. L’un dans la partie haute, près de l’étang. L’autre en partie basse, à côté du trou numéro 11. Et celui qui offrira « le meilleur débit » sera choisi pour « l’implantation du forage final puis l’installation d’une station de pompage ». Les travaux définitifs sont prévus pour le quatrième trimestre 2021, moyennant un coût de 258.000 € TTC. Ici le système de pompage actuel du golf.

« En outre la crise nous a en plus fait perdre quelques rentrées d’argent, comme les compétitions sponsorisées qui sont annulées et le restaurant du golf qui est fermé au même titre que les autres », fait remarquer Nathalie Magnière. « Alors on n’est pas non plus hyper favorisés… même si on mesure la chance que l’on a d’être ouvert, ça c'est sûr ! ». Car, oui, les seuls clubs où l’on peut encore swinguer en ce moment, ce sont bien les clubs de golf. (*) Téléphone : 04.70.08.91.54.

Texte : Luc Barre Photos : Florian Salesse