Au collège de Parsac-Rimondeix (Creuse), la section sportive de golf veut « casser les codes »

En cet après-midi d’hiver, les parcours du Golf de la Jonchère, à Gouzon, sont frappés par des rayons de soleil printaniers apportant avec eux une chaleur inhabituelle et agréable. Du vert à perte de vue et un silence religieux seulement troublé par les coups des clubs heurtant la balle. 

« Il faut arriver à casser les codes autour du golf »

Seules quelques jeunes voix animent le site, répondant aux consignes de leur entraîneur et de leur professeur d’EPS. Si le décor est quelque peu touristique et reposant, les élèves du collège Octave-Gachon de Parsac-Rimondeix ne sont pas en vacances. Ils participent là à leur cours de section sportive. Celle-ci a été créée, en 2013, sous l’impulsion de Daniel Delannoy, notamment pour démocratiser une discipline à l’image quelque peu élitiste.

« Il faut arriver à casser les codes concernant le golf. Ici, tout est accessible gratuitement et sans doute que certains de ces élèves n’auraient jamais osé tenter de s’initier sans la section sportive mais aussi sans les heures d’atelier dans les écoles primaires du secteur. C’est une véritable ouverture culturelle. »

Des heures en complément de bons résultats scolaires

Si certains de ses camarades sont déjà passionnés de swing ou bien sans licence sportive, Noé, lui, est un jeune footballeur qui troque parfois les crampons pour un club.

« C’est bien plus calme que le foot et ça fait parfois du bien car ça détend. Cela me fait aussi travailler la patience et l’application. Et je me sens aussi plus concentré pendant les cours. »

Les cours sont toujours dans la tête des éducateurs et des élèves car ces heures supplémentaires de sport ne doivent pas être au détriment des résultats scolaires. Ainsi, un suivi régulier est réalisé et des exclusions de section peuvent être prononcées.

Concrètement, ces collégiens ne peuvent pas gagner de points pour leur brevet à l’inverse, par exemple, du latin. Pour Cédric Belhomme, ce serait une juste récompense. « Ce sont quand même des heures qu’ils se rajoutent en plus des heures habituelles. C’est aussi le cas pour des options mais elles, elles peuvent rapporter jusqu’à dix points. Au moins, je sais que les élèves qui viennent dans ma section ne font pas ça par intérêt. »

Du golf au primaire, au collège et même bientôt au lycée ?

En effet, ils font ça par curiosité ou par passion. Une passion cultivée par Guillaume Villard, entraîneur de golf diplômé, présent lors des séances. Ce golfeur expérimenté se satisfait de permettre aux plus jeunes de se familiariser avec une pratique peu médiatisée.

« Forcément, ça passe moins à la télévision que le rugby et le foot donc c’est difficile d’attirer les jeunes générations. Ici, dans le secteur de Parsac, ils peuvent toucher au golf du CE2 à la 3e puis continuer avec le club de golf. Mais le gros problème c’est qu’ils s’en vont tous à 18 ans. »

Et ils arrêtent parfois même leur pratique avant, faute de section sportive golf dans le département. « Je vais faire la section jusqu’en 3e mais après je vais forcément devoir un peu arrêter. Si un lycée proposait du golf, j’irais, même si c’est à l’autre bout du département », confie Lola, élève de 5e.

Au plus près, les collégiens soucieux de poursuivre dans ce sport doivent s’orienter vers les lycée de Montluçon (Allier) ou de Neuvic (Corrèze).

Mais, à en croire Cédric Belhomme, il se murmurerait un nouveau projet en Creuse. « Un collègue professeur de sport pourrait tenter de monter une option ou une section au lycée Jean-Favard de Guéret. Ça pourrait juste bloquer au niveau des transports. Mais imaginer un suivi de golf jusqu’à la terminale, ce serait vraiment super. »

Photos : Bruno Barlier

Texte : Alix Vermande