Glisshop, basé à Aubière (Puy-de-Dôme), élargit son champ d’action

Un virage à bien négocier, comme dans un slalom : c’est le tournant dans lequel s’est engagé Frédéric Morel, fondateur de Glisshop, en se rapprochant d’un de ses principaux concurrents : le Savoyard Ekosport.

« Voilà vingt-quatre ans que nous nous sommes lancés, avec mon épouse, avec notre magasin, et plus de vingt ans que nous grandissons aussi grâce à Internet, en toute indépendance. Nous avons développé Glisshop et racheter Monsieur Golf en 2014 pour constituer un groupe, Lafreto, qui génère 20 M€ de chiffre d’affaires et emploie environ 70 équivalents temps plein. En se rapprochant d’Ekosport, nous serons à 86 M€ et 270 employés et nous pèserons vraiment sur le marché outdoor. »

Sous la bannière 113Outdoor

La nouvelle structure, baptisée 113Outdoor, regroupe les deux sociétés de Lafreto et Ekosport, qui compte cinq magasins et deux supplémentaires dont l’ouverture est imminente (*). Frédéric Morel en sera le directeur général, Yannick Morat, dirigeant d’Ekosport, le président. « Ekosport sera majoritaire mais nous adoptons des dispositions de gouvernance qui nous protègent », rassure Frédéric Morel, pour qui ce rapprochement, et la taille critique qu’il offre, apparaît désormais comme une évidence.

« Cela fait plusieurs années que nous échangeons. Nous sommes les deux plus gros concurrents du secteur des sports d’hiver, eux sur le discount, nous plutôt sur le premium et le conseil. Mais nous avons le même ADN, la connaissance du métier, et partageons la conviction que nous serons plus forts ensemble pour affronter les défis de demain face aux grands groupes. »

L’idée du fondateur de Glisshop, dont le magasin initial prospère toujours à Aubière, est d’agrandir le champ d’action de l’entreprise. « Nous voulons nous développer sur toutes les activités de glisse, sur l’eau et le bitume, pour “désaisonnaliser” notre activité. C’est déjà le cas avec Monsieur Golf, qui marche toute l’année. C’est ce que nous voulons pour Glisshop. Ekosport, qui a déjà réussi ce virage, avec 40 % de son chiffre sur l’estival, va nous y aider. »

Glisshop, à l’activité saisonnière, emploie 70 équivalents temps plein. Photo Richard BrunelEffectifs conservés

Pour s’installer en leader européen de la glisse, 113Outdoor va s’appuyer sur les structures existantes – « en conservant les effectifs de part et d’autre et les deux sièges, à Aubière et Chambéry », précise Frédéric Morel – mais aussi par croissance externe, ce qui permettrait d’explorer de nouveaux pays.

L’Espagne, l’Italie ou la Grande-Bretagne, nous savons faire. Mais développer du business en Scandinavie depuis la France, c’est très difficile, cela peut passer par un partenaire sur place.

Doubler le chiffre d’affaires d’ici cinq ans

Frédéric Morel et Yannick Morat affichent clairement l’objectif d’atteindre les 200 M€ de chiffre d’affaires d’ici cinq ou sept ans. « C’est ambitieux mais réalisable », glisse le dirigeant puydômois, qui entend bien tenir le rythme de croissance qu’il connaissait déjà avec Glisshop. « Mais à court terme, il s’agit d’abord de réussir notre fusion. Le Covid nous fait perdre un peu de temps. » Et génère une incertitude sur la prochaine saison de sport d’hiver, qui reste le cœur de métier de Glisshop.

Patrice Campo

(*) Ekosport appartient au groupe Frasteya, de même que trois magasins Sport 2000 et quatre points de vente Degrifsport qui ne sont pas intégrés à la nouvelle entité 113Outdoor.