JO-2022: le ski freestyle français a plusieurs cordes à son arc
. Laffont, un titre à défendre
Parée d'or en 2018 à PyeongChang, à seulement 19 ans, la discrète Ariégoise, devenue l'une des figures des sports d'hiver tricolores, a depuis dominé presque sans partage le ski de bosses féminin.
"Si on regarde mes résultats des dernières saisons, c'est sûr que j'arrive en tant que favorite (...) Je suis attendue", reconnaît la tenante du titre.
Laffont, qui a beaucoup travaillé sur ses sauts cet hiver, va devoir faire abstraction de la pression face à une concurrence de plus en plus pressante, à l'image de la Japonaise Anri Kawamura et de l'Australienne Jakara Anthony.
Chez les hommes, Benjamin Cavet fera, lui, figure d'outsider, derrière l'intouchable Canadien Mikaël Kingsbury, après n'être monté qu'à une seule reprise sur le podium cette saison en Coupe du monde.
"J'aime les courses d'un jour, la précision de l'événement, devoir être prêt au bon moment", affirme le Français, vice-champion du monde 2017 et 2021. "Je n'ai pas encore de médaille aux JO. C'est quelque chose qui manque à mon palmarès et j'ai hâte d'y remédier à Pékin."
. Ledeux, la preuve par deux
La freestyleuse de 20 ans n'aura pas une mais deux chances de médaille avec le slopestyle (piste avec des tremplins, des bosses et des rampes de métal) et le big air (tremplin géant), une discipline spectaculaire qui fait son apparition aux Jeux olympiques pour les skieurs.
La Française, victorieuse dans les deux spécialités cette saison en Coupe du monde, a fait le plein de confiance fin janvier aux X-Games avec un doublé retentissant, grâce notamment à une figure (double cork 1620°) encore jamais réussie par une femme en compétition.
Elle sera confrontée à Pékin à l'une des attractions locales, la prodige chinoise de 18 ans Eileen Gu.
Antoine Adelisse jouera également sur les deux tableaux, mais c'est en big air, sa discipline de prédilection, que le skieur de 25 ans aura ses meilleures chances pour sa troisième participation aux JO. Il abordera toutefois ce rendez-vous diminué après une violente chute lors des X-Games.
Kevin Rolland, lui, a déjà décroché une médaille: le bronze à Sotchi en 2014 en half-pipe. Un nouveau podium en Chine ferait presque office de miracle pour le porte-drapeau de la délégation française, deux ans après avoir frôlé la mort dans une grave chute.
"Vu d'où il revient, aller aux Jeux est déjà une belle récompense", souligne son entraîneur, Grégory Guenet, sans exclure une belle surprise si les planètes venaient à s'aligner. "Il n'a rien rien à perdre et son expérience peut faire la différence."
. Skicross, souviens-toi l'hiver 2014
La France débarque aux Jeux avec deux atouts majeurs: Bastien Midol et Terence Tchiknavorian, respectivement deuxième et troisième du classement général de la Coupe du monde de skicross.
De quoi rêver d'un nouveau tir groupé sur le podium, huit ans après le triplé historique de Sotchi (Jean-Frédéric Chapuis, Arnaud Bovolenta et Jonathan Midol)? Impossible à dire dans une discipline aussi imprévisible.
"En skicross, on est sur le fil du rasoir de A à Z, il n'y a pas de rattrapage possible", explique l'ancienne championne du monde Ophélie David. "Il y a un paramètre qu'on ne maîtrise pas du tout: les autres. C'est ce qui fait aussi tout le piment de ces courses."
"A l'image du French flair en rugby, les Français ont un côté joueur, ils savent saisir les opportunités", ajoute-t-elle. "On est un peu des sales gosses et ça fonctionne plutôt bien."
Alizée Baron, cinquième il y a quatre ans à PyeongChang, concentrera les espoirs tricolores chez les femmes, en l'absence de Marielle Berger-Sabbatel, victime d'une grave blessure à un genou.