Ligue 1 : la résolution totalement loufoque de Diallo
Et si la solution pour sauver le football français était… d’imiter l’Angleterre ? C’est, en résumé, le pari risqué de Philippe Diallo. Le président de la FFF a dévoilé ce lundi son projet de “Premier League à la française” : une réforme en profondeur du football professionnel, avec la disparition de la LFP, la création d’une société commerciale pilotée par les clubs, et un rôle renforcé pour la Fédération. Ambitieux ? Certes. Visionnaire ? Peut-être. Mais surtout, totalement irréaliste au regard de la situation actuelle du foot hexagonal.
Une France à la traîne qui rêve comme une grande
La Premier League, c’est 6 milliards d’euros de droits TV, des stades pleins, et une marque globale. La Ligue 1, c’est un championnat en déficit chronique, sans diffuseur pour la saison prochaine, et dépendant d’un fond d’investissement (CVC) pour tenir à flot son économie. Vouloir singer le modèle anglais dans ce contexte relève d’une forme de fuite en avant. Philippe Diallo promet un projet “original, français et moderne”, mais sa mise en œuvre paraît aussi floue que coûteuse.
Un virage idéologique… sans garantie de résultat
L’idée de confier les rênes à une société commerciale, avec des clubs actionnaires et un directoire nommé, rompt avec le modèle électif actuel. La FFF garde un droit de veto et récupère la DNCG, mais la suppression de la LFP et l’organisation future posent de nombreuses questions. Qui pilotera vraiment ? Quel équilibre entre intérêts sportifs et logiques financières ? Rien ne semble encore clair.
Une réforme théorique face à une urgence concrète
Pendant ce temps, les problèmes s’accumulent. La diffusion TV est incertaine, le piratage explose, et la DNCG redoute une vague de déficits à venir. Plafonnement des salaires, contrôle des effectifs, régulation de la multipropriété : la Fédération propose des mesures de bon sens… mais secondaires face au gouffre économique actuel.
Une ambition qui frôle l’absurde
Alors que la maison brûle, Diallo rêve de cathédrale. Son projet ne manque pas de souffle, mais ignore la réalité. Avant d’imaginer une Ligue 1 calquée sur la Premier League, il faudrait peut-être commencer par la sauver.