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Rugby, football, basket... Les clubs et sportifs du Limousin vont devoir faire avec le pass sanitaire pour leur reprise

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Rugby, football, basket... Les clubs et sportifs du Limousin vont devoir faire avec le pass sanitaire pour leur reprise

Porte-documents sous le bras, smartphone à la main, Daniel Couvidou joue les physionomistes made in Covid-19 à l’entrée de l’annexe VI de Beaublanc.

Secrétaire général de l’USA Limoges, le dirigeant bénévole a coiffé une nouvelle casquette en cette période de crise sanitaire. En ce jour de reprise de l’entraînement, il est chargé de faire respecter la mise en place du pass sanitaire voté, avec effet immédiat, vendredi 23 juillet par le bureau fédéral de la fédération française de rugby.

Avant même la promulgation de la loi, l’institution a imposé la mise en application du principe de pass sanitaire à l’ensemble des clubs amateurs. Concrètement, toute personne de plus de 17 ans doit désormais, pour entrer dans l’enceinte d’un stade où se déroule une manifestation sportive, que ce soit pour un match ou un entraînement, disposer d’un pass sanitaire (*).

« On sera réactif et vigilant »

Alors, avant de rejoindre le terrain, les joueurs de l’USAL doivent montrer patte blanche. Application TousAntiCovid Verif téléchargée sur son smartphone, « Scoub » contrôle les QR codes. Certains n’ont reçu leur deuxième injection que trop récemment pour fouler le terrain. Ils devront patienter quand d’autres ont présenté un test PCR négatif sans l’attente de satisfaire au schéma vaccinal pour espérer « vivre une saison à peu près normale ».

« Il faut faire avec, on n’a pas le choix. On n’a pas de souci sur ce plan, on sera prêt pour le début du championnat », assure Hervé Goumy, un des dirigeants de l’USAL qui évolue en Fédérale 1.

Déjà de retour à l’entraînement, les clubs engagés dans les différents championnats fédéraux sont les premiers confrontés à ce nouveau protocole. Au Rugby Causse Vézère (Fédérale 2), une réunion s’est tenue dès la fin de l’entraînement qui a suivi l’annonce de la FFR. Le président François Leymarie a alors pris le temps de sonder ses joueurs. Parmi les 50 présents, 30 avaient déjà reçu leurs deux doses de vaccins et une quinzaine allait compléter son parcours vaccinal dans les dix jours.

« Ce qui est difficile à gérer, ce sont justement ces joueurs qui vont être vaccinés à 100 % mais qui, en attendant, doivent s’entraîner à part, confie le président du RCV qui va aussi devoir s’adapter pour les jours de match, à l’accueil du stade de Larche ou de Nespouls. « On mettra un ou deux bénévoles à l’entrée pour vérifier le pass sanitaire. De toute façon, on n’a pas le choix donc on sera réactif et vigilant. »

Du côté du voisin malemortois, le constat est identique. Le maître-mot sera l’adaptation au jour le jour, même si bon nombre de joueurs sont déjà vaccinés. « On avait demandé depuis le mois de juin aux joueurs de prendre leurs dispositions. Certains ne souhaitent pas être vaccinés, c’est leur choix, mais ils sont d’accord pour se plier aux tests PCR deux fois par semaine pour pouvoir être présents aux entraînements », indique Pascale Clara, la présidente du club pensionnaire de Fédérale 2.

La crainte des petits clubs

Dans les championnats des séries, où la plupart des clubs n’ont pas encore repris l’entraînement, l’heure est surtout aux interrogations. À Folles, club rural de la Haute-Vienne engagé en championnat de Régionale 2 de Nouvelle-Aquitaine, la « décision subite » a conduit le président à envoyer un mail à l’adresse électronique dédiée mise en place par la FFR pour exposer sa situation et demander un accompagnement. « L’effet immédiat complique encore plus les choses, explique le dirigeant. On devait reprendre l’entraînement début août avec des matches amicaux dès la fin du mois. Je dois d’abord faire le tour des joueurs évaluer la situation. Cela remet beaucoup de choses au niveau de notre préparation. »

« Ça complique à nouveau les choses même si on a conscience qu’il faut en passer par là pour pratiquer notre sport... »

Obligatoire pour les pratiquants, le pass sanitaire va l’être également pour les spectateurs. « L’accueil du public ? Je n’y réfléchis même pas, tonne Philippe Baige. Notre stade est ouvert ». Sous-entendu : comment faut-il faire ?

Après dix-huit mois chaotiques dont une dernière saison quasiment blanche, le dirigeant follois redoute que ces nouvelles directives, dont il ne critique pas le fond, constituent un coup supplémentaire pour le rugby d’en bas. « C’est une charge supplémentaire. Les petits clubs vont perdre des bénévoles et des licenciés », craint le dirigeant.

Effectif dans le monde ovale depuis le 23 juillet pour toute personne de plus de 17 ans, le pass devait être étendu à la tranche 12-17 ans à compter du 30 août. Ce sera le 30 septembre. Les écoles de rugby vont être en partie concernées et, elles aussi, s’adapter. « Ça complique à nouveau les choses même si on a conscience qu’il faut en passer par là pour pratiquer notre sport, enfonce Jean-Michel Briot, président de l’Aixe Rugby Athlétique, école de rugby haut-viennoise en entente avec le RC Verneuillais et la JA Isle. Jusqu’à présent, les parents ont maintenu leur confiance, on n’a pas perdu de licenciés malgré tout. Personnellement, je m’imagine mal contrôler les parents qui amènent leurs enfants à l’entraînement ». « On n’est pas là pour faire la police », ajoute-t-il.

(*) Schéma vaccinal complet avec délai de 7 jours après l’injection finale ; test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures ; résultat d’un test RT-PCR ou antigénique positif attestant du rétablissement du Covid-19, datant d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois.

Jean-François Darthoux avec Benjamin Pommier

Jean-Adrien Truchassou (avec A. D.)

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