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Il y a 20 ans, Issoire rencontrait Bordeaux en coupe de France au stade Michelin

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Il y a 20 ans, Issoire rencontrait Bordeaux en coupe de France au stade Michelin

C’était il y a 20 ans jour pour jour. Mais Stéphane Falempin l’assure, « c’est comme si c’était hier ». Il y a quelques jours, grâce à l’aide du président du club Benjamin Philis, dans la haie d’honneur avec des jeunes du club lors de ce match mythique, nous avons réuni quelques uns des acteurs de cette belle soirée, qui s'était finalement soldée par la victoire 5-0 des Girondins de Bordeaux. “Les Issoiriens, la tête haute”, avait titré La Montagne dans le journal du lendemain. De gauche à droite : Stéphane Falempin, le capitaine (avec en main les chaussures de Christophe Dugarry), Lionel Pereira, latéral droit, Benoît Ibry, attaquant et José Gomez, meneur de jeu.

Autour de la table: l'avant-centre et capitaine de l'équipe, Stéphane Falempin, le doyen, José Gomez, un arrière latéral rugueux, Lionel Pereira, et un des deux petits jeunes de l'équipe : Benoît Ibry. Et il n’a pas fallu longtemps pour que les souvenirs reviennent. Et les sourires aussi.

L'équipe de cette année là : "un groupe sympa"

A l'époque, l'USI, coachée par Patrick Fontanon, évoluait en DHR, équivalent à la Régionale 2 où l'équipe évolue aujourd'hui. "ça tournait bien, cela faisait deux ou trois ans qu'on ratait de peu la montée", se souvient Lionel Pereira. "Il n'y avait pas de mercenaires, que des gars du coin et l'ambiance était géniale", note Benoît Ibry, quand José Gomez parle d'un "groupe sympa où tout le monde se respectait".

Le parcours en coupe de France : "de bons tirages"Le onze de départ, sur la pelouse du stade Marcel-Michelin, le vendredi 19 janvier 2001

Avant de rencontrer les Girondins de Bordeaux, les Issoiriens ont joué un certain nombre de matches. "On a eu la chance de ne tirer aucune équipe de niveau national", remarque Benoît Ibry.  Lionel Pereira, lui, se souvient d'un match déclic : "à Domérat, contre Huriel, où on gagne aux pénalties, après avoir joué à 9 contre 11", et aussi du match du 8e Tour contre Pont-de-Chéruy où, après avoir subi toute la rencontre, l'USI gagne 1-0 en toute fin de rencontre grâce à son capitaine, Stéphane Falempin. Autre faits marquants de l'épopée : les batailles de polochons dans les hôtels, sans oublier le "coup de soleil" de Richard Cocciante, qui a accompagné l'équipe.

Et pour les 32e de finale ? "On voulait un gros", assure Lionel Pereira. 

Les jours précédent la rencontre face aux Girondins

"Il y a eu un mois entre le tirage et le jour du match donc on a vraiment eu le temps d'en profiter", rappelle José Gomez, alors âgé de 35 ans et qui vivait sa dernière saison.  Les jours d'avant, chacun vit son match comme il le peut.

"c’était de la bonne pression car on savait qu’on ne pouvait pas gagner, qu'on était juste là pour prendre du plaisir”,

Le club avait organisé un stage de deux jours au lac Chambon, à la veille de la rencontre, en guise de mise au vert. Tous se souviennent de l'engouement médiatique à ce moment-là. L'Equipe TV, Onze Mondial, Téléfoot, le quotidien L'Equipe... La presse nationale était venue en nombre pour suivre le petit poucet de la compétition. Une passion qui avait contaminé la ville, d'habitude plutôt tournée vers le rugby. 

Des frissons à l'entrée sur le stade Marcel-Michelin12.500 spectateurs étaient présents pour cette grande fête du football

Le vendredi 19 janvier, jour du match, les joueurs avaient quitté leur hôtel du lac Pavin pour arriver directement dans le centre-ville de Clermont, au stade Marcel-Michelin. Le public présent autour du bus, les supporters... "Quand on est arrivé au stade, on a pris une grande claque", raconte José Gomez, qui était avec son fils lors de l'entrée des joueurs. Ses coéquipiers se souviennent surtout de l'entrée sur la pelouse pour l'échauffement, devant une grande partie des 12.500 spectateurs présents ce soir-là. "En face de nous, il y avait la nouvelle tribune, pleine. Là, tu as des frissons", insiste Lionel Pereira, 27 ans à l’époque. Le latéral se souvient aussi du tunnel et de l'entrée des 22 acteurs sur la pelouse.  D'autant que parmi les Bordelais, toutes les stars étaient au rendez-vous. Dugarry, le champion du monde, Pauleta, Vairelles, Roche, Ramé... "Cela aurait été vraiment la déception s'ils n'avaient pas mis la grosse équipe. Mais l'année d'avant, ils s'étaient fait éliminer par Calais donc Elie Baup avait mis son meilleur onze", rappelle José Gomez.

Le match : une défaite mais un très bon momentCe soir-là, José Gomez a eu l'impression d'avoir beaucoup couru, et peu touché le ballon. Et pourtant...

Au coup d'envoi, les Issoiriens ne faisaient aucune illusion sur l'issue de la rencontre. Enfin presque. A 19 ans, sur le banc, Benoît Ibry voulait y croire. "Je me disais, si on tient le premier quart d'heure, qu’ils ne marquent pas... mais après quelques minutes , je me suis rendu compte que non, ça ne passerait pas",se marre-t-il. Lionel Pereira se souvient lui de la vitesse exceptionnelle de Jérôme Bonnissel, et du talent de Christophe Dugarry, qu'il avait au marquage. Le champion du monde fut aussi pour Stéphane Falempin le plus impressionnant. "Mais ils ont bien joué, même quand le score était fait", se souvient le capitaine.

Quant à José Gomez, sorti avant l'heure de jeu, il a eu "l'impression d’avoir fait deux marathons et de ne pas avoir touché la balle". Pourtant tous se souviennent d'un match plaisant, et agréable à vivre. "Je nous ai trouvé bien, décontractés. Et puis tu as un shoot d'adrénaline qui fait que tu n'es pas fatigué", narre Lionel Pereira.

"Il y avait 5-0, c'était plié mais c'était un tel moment de plaisir que j'aurais voulu que ça dure. Même à 19 ans, je savais que je ne jouerai pas d’autres moments comme celui là".

Fin du match : le maillot de Roche, les chaussures de DugaBenoît Ibry a réussi à récupérer le maillot d'Alain Roche, ici devant Stéphane Falempin.

Comme le veut la tradition, les Issoiriens ont profité de cette rencontre pour obtenir quelques reliques. Enfin pas tous. José Gomez n'a garsé que son maillot et ne se souvient pas du reste. Pour Benoît Ibry, la scène est bien claire dans sa tête.  "Avant la fin du match, j’ai commencé à regarder le chrono et à me rapprocher de Dugarry car je voulais son maillot. Mais au coup de sifflet final, il est allé le donner aux supporters des Girondins. Finalement, j’ai eu celui d’Alain Roche". Lionel Pereira, lui, a dû répondre aux questions de la télé. "Je parlais à Téléfoot et pendant ce temps, je voyais les gars qui grattaient les maillots. Du coup, je n'en ai pas eu". Son capitaine, Stéphane Falempin, était dans le même cas de figure. Mais cela s'est mieux terminé. "Je suis allé dans le vestiaire de Bordeaux avec derrière moi les caméras de Téléfoot et quand je suis arrivé, Dugarry m’a filé ses chaussures".

Un retour sur terre un peu compliqué

Après ce grand moment, les footballeurs issoiriens ont eu un petit passage à vide. "Vidés physiquement et mentalement" à la sortie du match, le quatuor se souvient aussi du match suivant contre Brioude, devant une trentaine de personnes... Pas forcément évident de se motiver, et deux ou trois défaites d'affilée qui pèseront lourd à la fin de la saison. “on finit en trombe ensuite mais on rate la montée d’un point", croit se souvenir José Gomez

Un souvenir inoubliable pour tous, 20 ans aprèsVingt ans après, pour tous les joueurs issoiriens, les souvenirs sont intacts.

Au moment d'aborder cette épopée, les joueurs rencontrés sont unanimes, "c'était un grand moment de fête et de plaisir". Pour Benoît Ibry, qui avoue y penser dès que l'on parle des Girondins de Bordeaux, "c’est ce dont tout amateur rêve car la coupe, c’est quelque chose de magique".

Il y a quelques mois, ils se sont tous retrouvés à l'invitation du club, avant un match de l'équipe première. "C'était un bonheur de se retrouver mais le covid a un peu gâché la fête". Ils espèrent donc bien pouvoir remettre cela dans quelques mois. José Gomez lance même l'invitation : "On les attend pour la revanche, cela fait 20 ans qu’on se prépare".

 

Texte : Maxime Escot. Photos d'archives : Michel Agon.

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