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Accusée de racisme, une équipe de football américain de la NFL abandonne son nom et son logo

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Accusée de racisme, une équipe de football américain de la NFL abandonne son nom et son logo

«Aujourd’hui, nous annonçons que nous retirerons le nom et le logo des Resdkins». C’est par ces mots que les fans de la franchise de football américain des Redskins, basée à Washington, et membre de la très prestigieuse ligue nationale de football américain (NFL), ont appris, le 13 juillet, que leur équipe allait délaisser son nom ainsi que son logo.

Cette nouvelle ne les aura néanmoins pas surpris. En effet, depuis une vingtaine d’année maintenant, un débat anime la société américaine : celui de la place des Améridindiens, des «natifs», dans l’imagerie véhiculée par le sport aux Etats-Unis. Signifiant littéralement «Peaux Rouges», terme péjoratif outre-Atlantique pour qualifier les Amérindiens, les Redskins, nom de la franchise depuis 1933, devront également se séparer de leur logo, inchangé depuis 1983, et représentant un Amérindien, de profil, entouré d’un cercle jaune orné de deux plumes.

«Le 3 juillet, nous avons annoncé le début d’un examen approfondi du nom de l’équipe. Cet examen a véritablement commencé. Dans le cadre de ce processus, nous voulons que nos sponsors, fans et communauté soient informés de notre réflexion à l'avenir», a souligné l’équipe dans le communiqué de presse mis en ligne sur son site, précisant : «Dan Snyder [le propriétaire de la franchise] et le coach Rivera travaillent en étroite collaboration pour développer un nouveau nom et une nouvelle approche de conception qui amélioreront la réputation de notre franchise fière et riche en traditions et inspireront nos sponsors, fans et communauté pour les 100 prochaines années.»

Une décision immédiatement saluée par Debra Haaland, élue démocrate du Nouveau-Mexique au Congrès. «Voilà à quoi ressemble le progrès», a déclaré sur Twitter celle qui est également membre de la tribu des Laguna Pueblo établie près de la ville d’Albuquerque (Nouveau-Mexique).

De son côté, Notah Begay III, ancien golfeur professionnel, désormais consultant pour NBC Sports, et l’un des seuls amérindiens à avoir participé au circuit du PGA Tour, a salué un «grand pas dans la bonne direction» sur le même réseau social.

Une pression venue des annonceurs

Mais si l’entraineur de l’équipe, Ron Rivera, semblait lui plutôt ouvert à cette nouveauté, Dan Snyder a toujours réfuté toute possibilité d’un changement de nom depuis qu’il a racheté la franchise en 1999.

Dans une interview accordée en 2013 à USA Today il assurait même : «Nous ne changerons jamais de nom […] C’est assez simple. JAMAIS – vous pouvez mettre des majuscules.» «En tant que fan des Redskins depuis toujours je pense que les fans des Redskins comprennent la grande tradition et ce que [ce nom] signifie», ajoutait-il alors.

Force est de constater que malgré les réticences affichées par le propriétaire de la franchise, la pression constante venue d’une partie de l’opinion et des militants associatifs, mais surtout les nouvelles règles édictées par les annonceurs, auront eu raison de sa ténacité.

Le 2 juillet dernier, la compagnie américaine FedEx, qui parraine le stade, le FedEx Field, faisait savoir qu’elle avait demandé dans une lettre, reprise par le Washington Post, aux Redskins de «changer le nom de l’équipe» sous peine de voir le contrat de naming de 205 millions de dollars signé en 1999 devenir caduc, six ans avant son terme.

Le lendemain, Walmart, le géant de la grande distribution, lui emboîtait le pas. «Nous arrêtons de vendre des objets contenant le nom ou le logo de l’équipe», avait affirmé la marque sur Twitter.

Nike, Amazon ou encore Target, un des cinq plus gros acteurs de la grande distribution outre-Atlantique, ont suivi le mouvement et rendu le dilemme cornélien pour Dan Snyder, qui aura finalement cédé alors que les Etats-Unis procèdent à une introspection à propos du racisme dans leur société après le mouvement d’indignation suscité par la mort de George Floyd.

Cependant les Redskins ne sont pas les seuls à être visés pour des références aux Amérindiens. Ainsi, dans un communiqué de presse diffusé le 4 juillet, l’équipe de baseball des Cleveland Indians déclarait elle aussi vouloir «déterminer la marche à suivre en ce qui concerne le nom de [son] équipe».

Une nouvelle qui avait visiblement irrité le président américain Donald Trump. Le 6 juillet, sur Twitter, il expliquait : «Ces noms sont des forces et non des faiblesses, mais de nos jours, les Washington Redskins et les Cleveland Indians semblent changer de nom pour être politiquement correct».

Désormais, d'autres franchises vont certainement devoir subir la pression de la part de certains acteurs associatifs ou politiques mais également de la part des sponsors. Pourrait alors venir le tour des Kansas City Chiefs, équipe championne en titre de la NFL, ou encore de l'équipe de baseball des Atlanta Braves.

Alexis Le Meur

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