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Pionnière, elle a été à la tête d'un club de foot féminin dans le Cantal : une « belle aventure un peu folle »

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Pionnière, elle a été à la tête d'un club de foot féminin dans le Cantal : une « belle aventure un peu folle »

Un pronostic pour France-États-Unis?? « Impossible, à cause d’un problème d’arbitrage. En France, les femmes arbitres ne sont pas au niveau des joueuses, contrairement aux hommes qui sont très très bons », répond Pascale Verdeaux, qui espère bien pouvoir être devant sa télé demain soir pour les quarts de finale de la coupe du monde de foot féminine. « Mais la France est peut-être un petit peu plus inventive que les États-Unis ». Ce qui pourrait sauver les protégées de Corinne Diacre. « Car, poursuit-elle, les Françaises ne sont pas mauvaises du tout mais les Américaines sont très collectives et très physiques ».

Pascale Verdeaux, une pionnière

Et question foot, féminin de surcroît, elle en connaît un rayon Pascale Verdeaux?! Cette ancienne professeure d’arts plastiques et de musique n’est autre que la fondatrice en 1987 du centre d’initiation au football féminin de Haute-Auvergne. Un an plus tard, elle ouvre une classe football à horaires aménagés à l’école Notre-Dame de Saint-Flour, l’une des premières en France, faisant alors figure de précurseure.

J'ai toujours aimé ça. J’avais 5 frères, alors je jouais avec eux et leurs copains. Et j'étais pas mauvaise !

Pourtant, rien ne prédestinait Pascale Verdeaux, bien que passionnée de foot à se retrouver à la tête d’un club de foot féminin. Tout a commencé « lorsqu’un jour, je me suis arrêtée à Besserette, raconte-t-elle, pour regarder des filles jouer au foot, sur un terrain en sable. Et au bout d’un moment, elles m’ont demandé si je ne voulais pas devenir leur dirigeante. Moi, j’aimais tellement ce sport que je me suis dit qu’on ne pouvait pas laisser ces filles comme ça et qu’il fallait les aider. Et j’ai dit oui, tout de suite », soutenue par le président de l’USS de l’époque, Bernard Enjelvin.

Mais très vite, Pascale Verdeaux déchante et se heurte à la résistance de certains membres du club, mais aussi à l’inégalité de traitement des garçons et de « ses » filles. « Elles jouaient sur un terrain en sable et pas sur l’herbe, n’avaient pas accès au gymnase et pas d’entraîneur diplômé », déplorera-t-elle. Elle attendra toutefois un an avant de poser ses conditions et d’avoir gain de cause. Mais elle décidera cependant de quitter le club la saison suivante face à « l’opposition violente de certains » d’accueillir les filles dès l’âge de 6 ans, comme le préconisait également la fédération nationale.

En regardant les photos, Pascale Verdeaux se souvient de toutes ses petites protégées et a une anecdote pour chacune.

Ainsi est né le CIFFHA qui, très soutenu par Robert Hameau et Jean Regimbeau, deux hommes connus et reconnus dans le monde du football, s’est rapidement fait une place dans le paysage sportif local. Pour preuve, le centre a compté jusqu’à 55 licenciées (poussines, benjamines, cadettes et adultes) et s’est offert de belles places en sélections départementales et régionales. En 1991, son équipe fanion accède même au niveau féminines honneur. « En 1993, j’ai arrêté car j’ai commencé à jouer beaucoup de musique et je n’avais plus le temps de m’en occuper mais le CIFFHA a continué plusieurs années après, avec une bonne présidente, Marie-Noëlle Bonnet ».

Le collectif, une qualité essentielle

Aujourd’hui, plus de trente plus tard, Pascale Verdeaux se remémore les bons souvenirs et ne regrette pas de s’être lancée dans « cette belle aventure, un peu folle », confie-t-elle. Une aventure qui lui a permis de rester en contact avec ce sport qu’elle aime tant depuis son plus jeune âge, pour son côté collectif, et de faire sa propre analyse du football :

 Les filles sont incroyablement collectives et les garçons sont incroyablement perso.

Trois grands joueurs de foot ont toutefois fait mentir ses convictions : Fontaine, en son temps, Zidane, et Mbappé, « trois joueurs extraordinaires et collectifs. Ils représentent le don perso au service du collectif. Alors que Neymar c’est le don au service de lui-même ». 

Isabelle Barnérias

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