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Patinage artistique: "Epuisant de se prendre des murs", expliquent Papadakis et Cizeron

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"C'est épuisant de se prendre des murs" entre restrictions sanitaires et compétitions affectées par le Covid-19, racontent mercredi Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, quadruples champions du monde et vice-champions olympiques 2018 de danse sur glace, pour expliquer leur choix de circonscrire leur saison aux Mondiaux-2021.

Elle, depuis Montréal, et lui, de passage en Auvergne jusqu'à la fin de la semaine, reconnaissent être "passés par des moments de désespoir complet" depuis l'irruption de la pandémie.

Q: Vous deviez faire votre rentrée internationale ce week-end à Grenoble mais la compétition a été annulée...

GC: "On s'y attendait un peu, avec la deuxième vague qui arrivait, mais c'est vrai que moralement, ça fout un coup. Tout ce qui est sport, culture, tout le monde a l'impression de se prendre des murs, c'est épuisant. Justement, on a changé de stratégie parce qu'on n'avait pas envie de vivre ça pendant un an, de se préparer pour des trucs qui finalement n'auront pas lieu. On essaie de se donner un peu de certitudes sur du plus long terme, plutôt que des petits objectifs à court terme qui risquent de s'annuler à chaque fois."

Q: Comment va s'organiser votre saison dans ce contexte ?

GP: "On va directement viser les Championnats du monde (fin mars 2021 à Stockholm, ndlr), on s'est dit que c'était le plus raisonnable."

GC: "On ne se préparera pas pour les Championnats de France (en décembre), ni pour les Championnats d'Europe (en janvier). On s'est donné une grande ligne droite jusqu'aux Championnats du monde, plutôt qu'une saison en dents de scie. Pour un futur proche, on s'est dit: +On va arrêter les désillusions, après les Mondiaux la saison dernière (annulés), les trois mois de confinement...+ On préfère être certain qu'on va rester à Montréal jusqu'aux Championnats du monde, à s'entraîner, comme ça on peut planifier."

Q: Est-ce difficile de rester motivé face à cette incertitude persistante ?

GC: "D'habitude, on a un objectif à long terme, les JO, mais aussi des objectifs à court terme. Là, plus vraiment, donc c'est très, très compliqué. C'est déjà compliqué de faire mal à son corps comme on le fait, alors quand on s'entraîne pour rien... Ca a été un peu les montagnes russes cet été, on est passé par des moments de désespoir complet. On avait ce manque d'exercice physique - on ne remplace pas quatre heures de patinage par jour par des cours Zoom -, ce manque de patiner, d'être sur la glace, de partager ça avec nos coéquipiers. C'est super déprimant, et ce n'est pas comme si on nous disait que le 1er mars, ça va redevenir comme avant... C'est difficile de renouveler l'espoir, mais c'est comme ça dans tous les domaines. On essaie de s'approprier ces nouvelles conditions."

Q: Vous avez tous les deux eu le Covid-19 en juillet...

GP: "J'ai été bien malade, j'ai eu beaucoup de fièvre, de la toux, quelques problèmes respiratoires. On s'est d'abord mis en quarantaine parce qu'on était cas contact. On a été loin de la glace deux semaines et demie."

GC: "J'ai eu de la fièvre pendant trois jours, de la toux, une inflammation des poumons et une perte de l'odorat, que je n'ai toujours pas vraiment retrouvé. Les deux premières semaines à l'entraînement, il y avait un peu d'essoufflement, de fatigue."

Q: Comment appréhendez-vous de passer quatorze mois sans compétition ?

GP: "Depuis qu'on a sept ans, on fait des compétitions tous les deux mois, donc ce n'est pas facile. On sait toujours ce qui nous attend, là, c'est la première fois de notre vie qu'on est dans cette incertitude. C'est dur en tant qu'athlète, parce qu'on s'entraîne pour cette raison-là. Tous les athlètes sont confrontés à ça: c'est bizarre, on ne sait pas comment gérer ça, on a appris justement à se régler par rapport à des compétitions qui sont toujours au même moment, c'est l'inconnu pour tout le monde."

GC: "Ce qui est triste, c'est que tout ce qu'on a manqué, on ne le rattrapera pas, ce n'est pas comme si c'était des événements qui vont être reportés ou des projets qu'on peut remettre à plus tard. C'est difficile à absorber. On aurait préféré avoir une saison normale, mais on essaie de garder un cap à long terme, avec les JO-2022. D'où cette décision de se ménager, de ne pas s'épuiser à s'entraîner pour rien. On va s'adapter du mieux qu'on peut avec les conditions qui nous sont données. La seule chose qu'on peut faire, c'est faire de notre mieux pour se préparer pour les échéances qu'on a choisies. On essaie d'être patients et de se projeter à long terme avec positivité."

Propos recueillis par Elodie SOINARD.

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