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Disparition d'Yves Dreyfus, légende auvergnate de l'escrime, double médaillé aux Jeux Olympiques

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Disparition d'Yves Dreyfus, légende auvergnate de l'escrime, double médaillé aux Jeux Olympiques

Son nom, il l’a signé pour l’éternité à la pointe de son épée, d’un « D » qui voulait dire Dreyfus. Yves Dreyfus s’est éteint cette semaine à l’âge de 90 ans et c’est un pan entier de l’olympisme en Auvergne qui est parti avec lui, tant l’escrimeur clermontois a marqué le sport régional de son empreinte.

« Nous étions de vrais amateurs »Yves Dreyfus (à gauche) lors de sa victoire au Challenge Monal, en 1962

Il fut ainsi pendant de longues décennies, l’un des très rares Auvergnats, avec le tennisman vichyssois Maurice Germot (champion de double en 1912) notamment, à avoir accroché une breloque olympique autour de son cou. Il le fit même à deux reprises avec le bronze décroché, par équipe, avec les Bleus, à Melbourne en 1956 puis à Tokyo en 1964.

« À l’époque, nous étions de vrais amateurs. On nous payait le voyage, mais on n’a jamais eu un sou. Pendant les Jeux, on avait droit à dix dollars d’argent de poche par le CIO. On frise le ridicule aujourd’hui avec cette somme. Mais, nous, on était heureux », nous racontait-il encore l’an dernier, à l’occasion de notre dernier reportage sur lui.

Retenu trois fois pour les JO, l’épéiste y a connu cependant moins de succès qu’aux championnats du monde (trois titres par équipe en 1962, 1965 et 1966 et deux médailles individuelles, l’argent en 1963 et le bronze en 1962). Ce qui lui faisait dire : « Je n’ai que des déceptions à propos des Jeux. »

Un tantinet exagéré, même si son palmarès olympique aurait pu être plus étoffé, puisque l’Auvergnat est passé près d’un podium à Rome, dans le tableau individuel (5).

L'escrime, l'histoire d'une vie

Fils et petit-fils d’escrimeur, Yves Dreyfus avait eu le choix des armes. Alors il avait choisi l’épée. Né à Clermont le 17 mai 1931, il avait quitté un temps l’Auvergne pour Lille, afin d’y effectuer son service militaire, avant d’y devenir… acheteur de draperies pour les Textiles du nord. Il y débuta sa carrière à vingt-deux ans. Jusqu’en 1973, année où il dispute ses derniers championnats de France à 42 ans. Des « France » où il décrocha son seul et unique titre de champion individuel en 1964.

À la fin de sa carrière, le Puydômois est revenu chez lui et, à côté de son métier de commerçant (il a longtemps tenu un magasin de vêtements rue du 11-Novembre), s’est investi dans la vie locale. Il fut, entre autres, président de la ligue d’Auvergne d’escrime, adjoint aux sports à Ceyrat, président de l’Espérance Ceyratoise Football de 1988 à 1993, … Jamais très loin non plus du milieu de la boxe, l’une de ses passions, il sera l’un des maîtres d’œuvre des championnats du monde d’escrime organisés à Clermont, en 1981.

De l’enfant juif qui, sous le nom d’Yves Doucet, survit à l’occupant au médaillé olympique décoré par le général de Gaulle en 1966, Yves Dreyfus a vécu avec la même vivacité que sur les pistes d’escrime, comme il l’avait raconté dans une biographie intitulée « A la pointe de l’épée ».

À Marie-Lise son épouse, Francis, Jérôme et Guy, ses enfants, ainsi qu’à tous ses proches, La Montagne adresse ses condoléances les plus sincères.

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