Catherine Papadakis : « Gabriella et Guillaume sont passés dans une autre dimension »

Comment avez-vous trouvé leur prestation ?

« Je les ai trouvés magistraux. Ils ont résisté au stress, Ils ont présenté leur meilleur patinage. Il fallait être à ce niveau-là, le jour J. Ils ont été bien récompensés parce que les notes sont bien au-dessus de celles des autres. Un titre olympique avec six points de plus en danse sur glace, c’est incroyable. »

Quand vous les regardez patiner, les revoyez-vous petits ?

« Ils n’ont pas changé. Je les ai entraînés jusqu’à leurs 18 ans, donc évidemment je reconnais ce toucher de glace qui est exceptionnel, qui fait que personne ne peut les égaler. Cette fluidité du haut du corps, cette liberté du haut du corps, le relâchement, l’intelligence musicale. Tout cela, ils l’ont toujours eu. Ils l’ont travaillé, c’était du talent. Ça a été encore plus modelé, peaufiné, mais tout cela c’était en germe, c’est leur ADN, c’est eux. C’est eux qu’on a vus à Pékin, c’était des danseurs, vraiment des danseurs. »

Vous avez toujours évoqué l’importance du travail effectué avec eux lorsqu’ils étaient enfants. En quoi consiste-t-il ?

« Les bases, c’est ce qui fait le couple, ce qui fait qu’eux ne ressemblent pas aux autres. C’est certain, c’est ce qui leur a permis d’atteindre cette fluidité, cette souplesse.

Le fait de ne pas être stéréotypés leur a permis de s’ouvrir à tout.

C’est la liberté, la liberté technique pour pouvoir voir tous les horizons musicaux, gestuels. Tout se joue petit, comme dans la vie. »

En quoi ont-ils le plus progressé ces dernières années ?

« Ils ont beaucoup progressé depuis deux ans au niveau de l’unisson. C’est juste incroyable, vous voyez n’importe quelle photo du programme, à n’importe quel moment, la photo est belle. Ils ont énormément travaillé toutes les finitions, l’unisson, les lignes. Ils sont passés dans une autre dimension, leurs programmes sont irréprochables. Ils ont vraiment travaillé là-dessus, c’était magique. »

Souhaitez-vous qu’ils poursuivent leur carrière ?

« Oui. Ils nous manqueraient s’ils arrêtaient, je ne regarderai plus la danse sur glace de la même manière. Mais c’est leur choix. Je ne sais rien et je ne sais même pas si eux le savent. »

Propos recueillis par Vivian Massiaux