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Gervais Aumérand : tahitien de Saint-Laurent

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Gervais Aumérand, 34 ans, peut compter sur l’accompagnement de Hector Hénot, jeune coach de 26 ans. © Votre Info pour ASL

L’ASL Canoë Kayak Grand Arras verra neuf de ses sociétaires porter les couleurs des équipes de France de sprint et de paracanoë pour cette saison 2025. Parmi eux, un petit nouveau : Gervais Aumérand, tout juste arrivé sur les bords de Scarpe en provenance de Tahiti avec des idées et des ambitions plein la tête.

Gervais Aumérand est un pur Tahitien. Né à Papeete, il a grandi à Mataiea et vit aujourd’hui avec sa famille à 500 km de là, sur l’île de Tubuai où il travaille dans un service d’urbanisme.
Troisième enfant d’une fratrie de quatre (deux frères et une sœur), il a dû faire face durant son enfance à un cancer des os. Il a surmonté la maladie qui lui a cependant laissé des séquelles, avec un handicap des membres inférieurs. Difficile alors pour lui de faire du sport si ce n’est de monter dans un bateau, chose somme toute naturelle quand on vit à Tahiti, entouré d’eau ; où la pirogue est un peu une religion. Avec des grands-parents habitant en bord de mer, il suffisait de monter dans la pirogue familiale. 

Des valides aux paras
Gervais Aumérand a néanmoins commencé assez tardivement et découvert la compétition à l’âge de 14-15 ans, lorsqu’il était au collège. À l’époque, les courses étaient beaucoup moins nombreuses qu’aujourd’hui. Son objectif se limitait à s’évader du quotidien et à se vider la tête.
Au fil du temps, il s’est piqué au jeu. Après avoir écumé les petites courses de quartier, il a commencé à participer aux compétitions organisées par les clubs affiliés à la Fédération tahitienne de pirogue et obtenu ses premiers résultats probants dans les épreuves de longues distances, en mer, le sprint étant alors très peu pratiqué.
Le rapprochement de la Fédération internationale de Va’a et de l’International Canoe Federation (ICF) qui ont entamé des discussions  avec pour objectif d’inscrire la pirogue au programme des Jeux olympiques, a ouvert de nouvelles opportunités à Gervais Aumérand. Une rencontre avec Patrick Viriamu alors en préparation pour le circuit ICF avec l’équipe de France, a incité Gervais Aumérand à faire l’objet d’une classification (VL3) pour intégrer les courses « handi ». Son palmarès international n’a pas tardé à s’enrichir : champion de monde de marathon en 2023 aux Samoa puis champion du monde sur 250 et 500 m.

D’une fédération à l’autre
Encouragé par la fédération handisport, il y avait de quoi donner envie à Gervais Aumérand d’emprunter la passerelle qui le conduit aujourd’hui aux compétitions régies par la FFCK et l’ICF. À Tahiti, il peut compter sur la présence de Hector Hénot, pur Breton passé par le club réputé de Saint-Grégoire. Titulaire d’un Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport (DEJEPS), en poste auprès de la fédération polynésienne, celui-ci a pour mission globale de développer la pratique du canoë-kayak dans l’archipel, notamment le surfski de longue distance qui se pratique en mer; peut-être aussi des disciplines de sprint avec de nouveaux formats de course plus attractifs. À charge pour lui, d’accompagner aussi Gervais Aumérand, en tant que coach sachant que concrètement les choses ne sont pas si faciles car les deux hommes ne sont pas sur les mêmes îles. Il faut donc s’adapter avec le concours de Claudine Leroux, responsable du développement pour l’outre-mer et de François Maucourant, coordinateur national du paracanoë, bien connu à Saint-Laurent-Blangy, qui fournit des plans d’entraînement que Gervais peut lui-même adapter.

L’ASL Grand Arras, club support
Avec cette nouvelle configuration, l’objectif était de permettre à Gervais Aumérand de participer aux sélections nationales qui viennent d’avoir lieu à Vaires-sur-Marne. Pour cela, il fallait pouvoir s’appuyer sur un club de la métropole capable de lui offrir les meilleures conditions d’entraînement, hébergement et d’encadrement. « Saint-Laurent s’est imposé naturellement, dit Hector Hénot, c’est ce qu’il y avait de plus simple pour nous ». Voilà comment l’athlète et son coach ont posé leurs valises au Stade nautique du Grand Arras, le 21 avril dernier.
En arrivant à Saint-Laurent-Blangy, Gervais Aumérand a découvert la navigation en eau plate. Et les sélections nationales, il y a quelques jours à Vaires-sur-Marne, ont été sa première compétition dans le genre. Lui qui navigue habituellement en mer, en compagnie des requins, habitué aux longues distances, a dû s’adapter rapidement… « C’est très différent, explique-t-il, c’est tellement court que la moindre erreur se paie cash ». Mais cela s’est bien passé pour lui… Il est officiellement retenu en équipe de France de paracanoë pour disputer la prochaine coupe du monde en Pologne (22-25 mai). L’objectif visé est d’y décrocher un billet pour les championnats du monde de Milan avec comme perspective envisageable à plus long terme de participer aux prochains Jeux paralympiques de Los Angeles. Il sait que le chemin sera long, qu’il y a beaucoup de progrès à faire, qu’il y a des adaptations techniques à trouver, qu’il doit « s’entraîner à s’adapter » dit Hector Hénot. Pour lui, le fait de s’entraîner habituellement en mer n’est pas forcément un désavantage : « il faut voir ça comme une force »… Voire même un avantage dans le cas des bassins agités.

Retour au chaud après la Pologne
Quoi qu’il arrive, après la coupe du monde, Gervais Aumérand retournera à Tahiti : « tranquille, à la maison, bien au chaud », auprès de sa petite famille. Il reprendra son rythme habituel qui n’est toutefois pas de tout repos… Debout à 3 h 30 du matin pour être sur l’eau au lever du jour, puis prendre une douche, être à l’heure à l’arrêt de bus scolaire et partir au travail. Le midi est le moment de repartir à l’entraînement avant de rentrer chez lui pour être au plus près de sa famille. À moins qu’il ne soit en déplacement pour son travail, dans les autres îles de l’archipel, ce qui arrive fréquemment.
En dépit de l’éloignement géographique, son coach Hector Hénot espère bien pouvoir l’accompagner régulièrement, être plus proche, en lien avec les entraîneurs nationaux, avec l’idée de préparer la saison 2026, et de revenir à Saint-Laurent-Blangy, en fonction des possibilités budgétaires, pour bien préparer les rendez-vous suivants… Peut-être même qu’il ne sera pas seul à faire le voyage. Les résultats de Gervais Aumérand doivent aussi contribuer au développement.

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