Canoë-kayak
Ajouter une nouvelle
Nouvelles

Agnès Legroux, stagiaire au regard avisé

0 18
À 50 ans, Agnès Legroux relève un nouveau défi. © Votre Info pour ASL

En fauteuil depuis un accident de voiture à l’âge de 19 ans, Agnès Legroux est à la fois athlète de haut niveau, vice-présidente de la Fédération française de canoë-kayak et étudiante en Staps. « Être handicapée n’est pas un projet de vie mais ce n’est pas parce qu’on est handicapée, qu’on ne peut avoir de projets de vie ».

On a beaucoup croisé Agnès Legroux sur les bords de Scarpe, ces dernières semaines à l’occasion d’un stage qu’elle avait à effectuer dans le cadre de ses études, une licence Staps qu’elle prépare actuellement avec comme sujet de réflexion principal, l’impact du handicap sur la recherche de performance… Elle s’explique : on peut avoir tendance à surprotéger le handicapé et à limiter la charge d’entraînement ce qui nuit à la performance.

DÉJÀ VENUE À SAINT-LAURENT
En demandant à Olivier Bayle, président du club, si l’ASL pouvait éventuellement l’accueillir le temps de son stage, Agrès Legroux savait ce qu’elle faisait. Pour elle, c’était une évidence : l’ASL est le premier club de France depuis longtemps, chez les valides et depuis quelques années chez les handi aussi, le seul qui ait aujourd’hui une infrastructure de haut niveau largement ouverte à tous ses licenciés. Un club investi depuis pas mal d’années dans le développement de la pratique pour les handicapés avec un vrai groupe où chacun est accompagné selon son niveau. Agnès Legroux rappelle au passage qu’elle est déjà venue à Saint-Laurent-Blangy avec l’équipe de France de handikayak. C’était il y a quelques années, du côté de la base, avant que le club s’installe dans ses nouveaux locaux. Déjà à l’époque, l’ASL qui avait fait preuve de clairvoyance et d’ouverture d’esprit, était en avance sur les autres. La présence de François Maucourant, salarié du club mis à la disposition de la fédération, n’était évidemment pas étrangère à cela.

ADAPTER LES MACHINES À PAGAYER
Aujourd’hui, la présence de Gabin Keirel est significative de la politique mise en place par l’ASL… Gabin bénéficie d’une préparation physique et mentale, des conseils d’un diététicien, d’un lien avec le prothésiste et d’un accompagnement dans son projet scolaire et professionnel. Il est le fer de lance d’un groupe qui bénéficie de l’accessibilité à l’eau, des amplitudes horaires, de l’accompagnement des salariés et des bénévoles qui suivent les athlètes du chemin de halage. Tout y est… Ou presque. Il reste à faire une adaptation des machines à pagayer pour améliorer le travail technique qui peut être réalisé l’hiver lorsqu’il fait froid… « Ils vont le faire », assure Agnès Legroux.

SAVOIR NAGER : PREMIER DÉFI
Même si elle est à Saint-Laurent en tant que stagiaire, Agnès Legroux a toute la légitimité pour émettre un avis. Elle se félicite d’ailleurs de sa collaboration avec Virginie Bayle qui accompagne Gabin Keirel et le groupe des cadets… « Les apports sont mutuels ». Cette légitimité vient de son passé d’athlète de haut niveau. Issue d’une famille pas vraiment sportive, cette Orléanaise était attirée par l’eau vive, les vagues et les remous que la Loire en crue pouvait lui donner en frappant les piles de pont. C’est comme ça qu’elle a découvert le kayak, à 13 ans, à l’UNSS, avec déjà un premier défi à relever : celui d’apprendre à nager. À l’époque, il n’était pas question de haut niveau, juste de dépassement de soi, de loisir et du plaisir de découvrir d’autres rivières.

RECORDWOMAN DE FRANCE EN ATHLÉTISME
Suite à l’accident de voiture qui lui a coûté l’usage de ses jambes, Agnès Legroux s’est tournée vers l’athlétisme en fauteuil qu’elle a pratiqué de 2007 à 2012… Avec un certain bonheur puisqu’elle est toujours la recordwoman de France sur 400, 800, 1500 et 5000 m sur piste et détentrice de la meilleure performance française du 10 km sur route. Elle aurait même dû participer aux Jeux de Londres auxquels elle a dû renoncer sur blessure. Rétablie en 2013, elle est repartie à ses premières amours : le kayak. « Pour la fédération, en tant qu’ancienne pratiquante, j’avais le profil ». Bien vu, puisqu’elle a atteint l’objectif fixé : la finale paralympique à Rio en 2016 où elle se classe 7e. Aujourd’hui, elle participe encore aux championnats de France sur 200 m pour contribuer au développement de la discipline mais son affection penche vers les épreuves de fond et de marathon.

LE RÔLE INGRAT DE LA PRÉSIDENCE
Athlète de haut niveau, Agnès Legroux s’est aussi investie dans son club jusqu’à en être la présidente, pendant quelques années : « parce qu’il faut savoir rendre ce qu’on vous a donné ». Elle a retenu beaucoup de choses de cette fonction qui est très intéressante mais pas évidente. Heureuse d’avoir pu mettre à profit toute son expérience professionnelle acquise à la Mutualité sociale agricole, elle juge néanmoins le rôle ingrat parce que les gens ont toujours trop tendance à ne voir que ce qui ne va pas. Récemment élue à la fédération, Agnès Legroux a hérité d’un mandat de vice-présidente, missionnée sur le handicap, le marathon et le dragon boat dans son approche compétitive, avec pour elle, une première échéance importante : les premiers championnats du monde officiels de paracanoë marathon qui auront lieu à Gyor (Hongrie) du 4 au 7 septembre. Un rendez-vous auquel elle accorde une importance particulière. Un défi qui s’ajoute à tous ceux qu’elle a déjà relevés en sachant qu’il est bien d’autres réflexions qui la titillent. Comment féminiser davantage la discipline, comment faire en sorte que les grandes compétitions s’ouvrent vraiment à la mixité valides-handicapés… même si elle reste bien réaliste : Jeux olympiques et paralympiques organisés en même temps, ce n’est pas pour demain.

Comments

Комментарии для сайта Cackle
Загрузка...

More news:

Club Canoë Kayak Lyon Villeurbanne
Club Canoë Kayak Lyon Villeurbanne

Read on Sportsweek.org:

La Montagne
Comité Régional canoë-kayak Centre-Val de Loire
US Créteil Canoë-Kayak
US Créteil Canoë-Kayak

Autres sports

Sponsored