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Edmond Sanka a quelques jours devant lui pour se ressourcer

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Edmond Sanka mesure tous les progrès qu’il a réalisés. © Votre Info pour ASL

Une vague qui, dans les derniers mètres, bute sur la berge et revient déstabiliser le bateau, tout de suite rééquilibré mais avec un coup de pagaie en moins… Les quelques centièmes de seconde qui privent Edmond Sanka d’un podium mondial, voire du titre, sont là… L’essentiel est toutefois obtenu avec une 4e place qui lui permet de décrocher un quota paralympique pour les Jeux de Paris en septembre prochain.

Edmond Sanka est évidemment très heureux d’avoir décrocher le ticket pour lequel il est venu s’entraîner en France, au sein de l’ASL Canoë-Kayak Grand Arras. Mais derrière le grand sourire affiché, on sent bien une petite pointe de déception : « je voulais tout, le titre et la qualification ». Il sait cependant qu’il ne peut pas être déçu car il mesure bien tous les progrès qu’il a réalisés depuis son arrivée au sein du club où il est entouré, soutenu, encouragé par tant de gens qu’il veut tous remercier, au risque d’en oublier : sa famille d’accueil, sa famille restée au Sénégal, le kiné, toutes les personnes qui ont financé sa prothèse, ses entraîneurs (Virginie, Pierrick, Jean…), ses partenaires d’entraînement parmi lesquels Gabin Keirel avec qui il a partagé tant de choses depuis ces derniers mois, toutes celles et ceux qui l’encouragent, qui lui envoient des messages, de France et du Sénégal… et bien sûr Grégory Demory qui était et a souffert avec lui à Szeged.

Quelques détails à travailler
« Tu peux le faire ». Cette courte phrase est revenue sans cesse dans sa tête comme si elle était le moteur d’une envie qui ne fait qu’augmenter au fil des semaines. À ce niveau là, la réussite repose sur une addition de choses plus ou moins importantes. La première a été celle de la prothèse qui lui permet de mieux sentir le bateau dans ses jambes, de bien contrôler le retour. Et de remercier encore au passage toutes les familles, les associations, qui ont participé au financement… En soulignant aussi le travail réalisé par le prothésiste. La deuxième est celle de pouvoir se consacrer pleinement à son sport, de savoir qu’il peut ne penser qu’à cela. La troisième, c’est l’entraînement physique et la technique, là où chaque détail a son importance. Avant de partir à Szeged, Edmond Sanka a beaucoup travaillé les départs en insistant sur le tout premier coup de pagaie, celui qui permet « d’enlever » le bateau. Il sait qu’il peut encore gagner quelques centièmes à ce moment-là. Pour cela, il va se tourner vers Maxime Beaumont, le Boulonnais vice-champion olympique à Rio, connu pour la qualité de ses départs. « Je vais demander si je peux monter en bateau avec lui »… Juste pour avoir les sensations.

Quand la pression monte
Avant de partir à Szeged, Edmond Sanka a mis les bouchées doubles : un entraînement intensif qui lui a permis de monter en puissance et d’être au top de sa forme le jour J en dépit d’une petite blessure aux côtes, sans gravité. Une fois arrivé sur place, la pression est allée grandissante : « je pagayais la nuit dans mon lit ». Difficile dans ces cas là de trouver le sommeil. La veille de la course c’était carrément un nœud dans l’estomac au point d’avoir du mal à s’alimenter correctement… Mais finalement tout s’est bien passé, Edmond était bel et bien prêt, sur la ligne de départ, encouragé par ses supporters présents dans les tribunes : « J’ai entendu des allez ! Allez !, tout au long de la course ». Et lorsqu’il a coupé la ligne d’arrivée, Grégory Demory était là pour lui dire : « c’est bon ! ». Combe Seck aussi qui est tombée dans ses bras, en larmes, heureuse de le voir ainsi décrocher le quota paralympique, comme elle a décroché il y a quelques semaines le quota olympique au Nigéria.

Dans la famille au Sénégal pour se ressourcer
Depuis ces derniers jours, la pression est un peu retombée avec le retour au calme à Saint-Laurent-Blangy. Il y a quelques sollicitations médiatiques avec des journalistes sénégalais qui l’appellent. Il était aussi présent ce jeudi 16, au départ de l’étape des 4 Jours de Dunkerque. Mais Edmond Sanka veut aussi profiter des quelques jours qu’il a devant lui pour se ressourcer. Il va les mettre à profit pour aller voir sa famille au Sénégal : ses enfants Costa, Usébia et Albert, sa femme Anastasia qui sont à Dakar puis sa mère Agathe qui est en Casamance (région sud du Sénégal). Le président du club, Olivier Bayle lui a demandé de se reposer, de faire du bateau en dilettante, s’il peut… De profiter de la vie, pendant ces quelques jours, et surtout de ne pas louper l’avion qui doit le ramener à Paris. Parce qu’il sera à peine rentré, qu’il devra remonter dans le bateau pour participer à la sélective nationale des 1er et 2 juin à Saint-Laurent-Blangy. Une remise à l’eau en préambule d’un stage de trois mois où il va falloir bosser très dur pour être au Top pour les Jeux. « Tu peux le faire » lui diront encore et encore ses entraîneurs. Edmond Sanka en est maintenant convaincu. Son rêve serait de pouvoir faire cela devant toute sa famille, histoire de montrer que les sacrifices n’ont pas été vains. En espérant que côté sénégalais, il y aura une volonté de trouver les financements pour payer le voyage.

Victime d’un accident en service commandé, cause de son amputation de la jambe droite, Edmond Sanka reste fier d’avoir appartenu à l’armée sénégalaise. Il dédie sa qualification paralympique à tous ceux qui, comme lui, ont été victime d’un accident. Et il est content de retrouver des « frères d’armes », ici des français présents à Saint-Laurent-Blangy pour le départ de l’étape des 4 Jours de Dunkerque. Photo © Votre Info pour ASL
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