Deux femmes au service du sport : Stéphanie Létienne et Anaïs Cattelet
Fonctionnaire territoriale à la direction des ressources humaines du Conseil départemental du Pas-de-Calais, Stéphanie Létienne est aussi, depuis de nombreuses années, l’une des pièces maîtresses de l’équipe de dirigeants, d’animateurs et d’éducateurs de l’ASL Canoë-Kayak Grand Arras. Vendredi 8 mars, lors d’une cérémonie organisée à Noyelles-Godault à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, elle s’est vu remettre la médaille de bronze de la Jeunesse, des Sports et de l’Engagement associatif. Une distinction méritée au vu de son engagement au sein de l’ASL, mais pas seulement.
La carrière sportive de Stéphanie Létienne est évidemment liée au canoë-kayak, discipline qui fait partie de la culture familiale. Elle compte d’ailleurs de nombreux titres de championnes de France en équipage, remportés depuis 1988. Compétitrice, elle a très vite montré l’envie de s’impliquer dans l’encadrement et l’entraînement des jeunes sportifs. Après son Bafa (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) avec une qualification canoë-kayak, elle a obtenu les diplômes qui lui permettaient de s’impliquer toujours davantage auprès des jeunes kayakistes : entraîneur fédéral de 2e degré (2002) et brevet d’État d’éducateur (2004) notamment.
ADEPTE DE LA NATATION
Stéphanie Létienne est aussi une adepte de la natation (depuis 1991) dont elle aurait pu faire son métier. En témoignent ses Brevet national de secours et de sauvetage aquatique et Brevet d’État d’éducateur sportif des activités de la natation qui lui ont permis de « travailler » en piscine à Arras, Bruay-la-Buissière, Olhain et Saint-Laurent-Blangy, en qualité de surveillante, animatrice, maître-nageur et chef de bassin. Tout cela en cohérence avec une formation dans la gymnastique d’entretien et d’expression (certification de qualification professionnelle) et son cursus scolaire qui lui a permis d’obtenir une licence Staps d’entraînement sportif et de management des organisations.
Tout pouvait alors laisser croire que Stéphanie Létienne ferait carrière dans le sport mais au bout du compte, elle s’est tournée vers l’administration, d’abord dans l’Éducation nationale comme conseillère principale d’éducation adjointe au lycée Gambetta à Arras, au Conseil départemental du Pas-de-Calais, à la Communauté urbaine d’Arras comme chargée de mission Londres 2012 et à nouveau au conseil départemental du Pas-de-Calais où elle est toujours.
Stéphanie Létienne a donc fait son chemin mais sans jamais tourner le dos à l’ASL, son club d’origine, et au canoë-kayak où elle exerce encore diverses responsabilités : comme membre du comité directeur et entraîneur depuis 1998 au club, comme membre de l’équipe technique régionale depuis 2001 et comme responsable de l’organisation des championnats de France à Gravelines (2021 et 2024).
ANAÏS CATTELET INVITÉE À PARIS
Distinguée et décorée à Noyelles-Godault, lors d’une cérémonie organisée par le Comité départemental du Pas-de-Calais des médaillés de la Jeunesse, des Sports et de l’Engagement associatif, Stéphanie Létienne n’était pas la seule fille du club « sollicitée » à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme. Ainsi Anaïs Cattelet était invitée le temps d’une demi-journée, à participer à un temps fort ministériel à la salle des fêtes de l’hôtel Beauvau, à Paris, sur le thème « Jeux olympiques et paralympiques, J-140 – Parlons égalité avec nos athlètes ». Sapeur-pompier volontaire, elle était sollicitée pour représenter le Service départemental d’incendie et de secours du Pas-de-Calais et la Sécurité civile.
Un peu plus tôt dans la semaine, dans le sport, dans une interview publiée dans l’hebdomadaire L’Avenir de l’Artois, elle avait eu l’occasion de s’exprimer sur le thème de l’inégalité hommes-femmes. Un sujet dont elle a un peu de mal à parler par peur que son discours soit mal perçu, mal interprété, parce durant son parcours sportif qui l’a amenée vers le très haut niveau, elle n’a jamais ressenti de traitement de faveur pour ses homologues masculins. Au point qu’elle ne se sent pas légitime à porter un étendard en faveur de la condition féminine : « Peut-être que je vois le bien partout, mais je n’ai jamais connu de favoritisme. En club, en équipe de France, les filles sont traitées de la même façon. On est plusieurs à être salariés du club au sein de la filière haut niveau, et on a le même salaire ». Certes dans l’ancien club de l’ASL, il n’y avait qu’un vestiaire de filles pour trois vestiaires de garçons mais c’est corrigé depuis l’arrivée dans les nouveaux locaux du Stade nautique du Grand Arras. Comme quoi tout n’est pas sombre et que les mentalités évoluent.
