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Rencontre au bord de la Creuse avec Alexia De Matteïs, du Canoë-kayak club d'Aubusson

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Rencontre au bord de la Creuse avec Alexia De Matteïs, du Canoë-kayak club d'Aubusson

Ici l’onde… Voici une résistante dont les armes préférées sont la pagaie et le sourire. Alexia De Matteïs, 24 ans, commence à afficher un petit palmarès sportif. Et reprend ces derniers temps la pratique après un problème d’épaule.

Tombée dans le kayak dès l’âge de 5 ans, elle dirige depuis sa barque avec vigueur, y compris dans les remous de la vie. De toute façon, elle n’aime pas l’eau qui dort. Vassivière : très peu pour elle ; donnez-lui directement la Vézère ou au moins la rivière Creuse.

Il descend toute la Loire en canoë-kayak (2018)

C’est sur le dos de cette dernière qu’elle a grandi et tout appris de sa discipline. Au sein du Canoë-kayak club aubussonnais (CKCA).

Sa maman qui est aussi monitrice le tient toujours à bout de rames et c’est en partie pour ça que la jeune femme veut y maintenir sa licence, bien qu’elle soit désormais en Savoie pour les études.

Un choix marquant, alors que beaucoup de jeunes lâchent leurs activités ici lorsqu’ils doivent partir ailleurs… Et quand on sait le potentiel des Alpes pour l’eau vive…

« Nous sommes une quinzaine de licenciés dans le club, c’est tout de suite un trou dans l’effectif. Si je m’en vais, il peut mourir. »

D’autant que si le kayak creusois était déjà à la remorque dans la fédération Limousin, il n’est plus qu’une goutte dans l’océan de Nouvelle-Aquitaine…

Native de Guéret, Alexia De Matteïs connaît par cœur ce sentiment du petit Poucet, qui serait en l’occurrence à bord d'une coquille de noix.

Un Petit Poucet dans une coquille de noix

Elle parle de la Creuse avec amour, mais aussi la pointe de critique propre à ceux qui l’aiment trop pour la laisser vivoter.

Et qui ont vu autre chose : « Dans les Alpes on sent que le sport est dans la culture, ici ce n’est pas encore ça. Nous avons pourtant un écrin, mais il est inexploité… On met les moyens sur les Ehpad, mais on fait quoi pour les jeunes ? ».

Elle regrette notamment que les rivières locales ne soient pas mieux valorisées – le CKCA par exemple, se débrouille seul pour l’entretien des berges entre Aubusson et Alleyrat.

En première ligne pour l’environnement

C’est pourtant un patrimoine commun, rappelle-t-elle. Les sports nature ont cette particularité du lien très fort aux éléments. Ils sensibilisent à certaines causes.

« Sur la rivière, nous sommes en première ligne concernant l’environnement. Il n’y a pas si longtemps, on pouvait naviguer ici de septembre à mai. Désormais, si c’est en décembre et janvier, c’est déjà bien… », alerte-t-elle.

On a testé la descente de la Maulde en kayak (été 2020)

C’est ce type de constat qui l’a poussée en Licence de biologie à Limoges, et donc au Bourget-du-Lac, dans ce Master de protection et gestion des milieux de montagne. Le bon sillage, après une scolarité difficile marquée par du décrochage.

« J’ai changé d’établissement un certain nombre de fois, j’ai passé le bac par correspondance. J’étais en décalage avec les gens de mon âge. C’est le sport qui m’a permis de tenir », retrace-t-elle sobrement. Même quand la barque est un peu lourde.

« Les sports nature restent assez masculins. On rencontre vite la misogynie. Certes, les garçons restent physiologiquement plus rapides. Mais nous n’avons pas besoin de remarques. Quand un garçon nous dit qu’il ne fait qu’une remarque, et qu’ils sont dix à le faire, cela fait dix remarques… »

Forte de ces expériences, monitrice fédérale (en eau calme comme en eau vive !), titulaire du Bafa et du brevet de premiers secours en équipe (elle est impliquée à l’UDPS 23), Alexia De Matteïs aimerait aujourd’hui partager la rivière avec de nouvelles recrues au CKCA.

Combien de Pokémon pour signer au CKCA ?

Dans le sous-sol du club aubussonnais, bien rempli de matériel, elle regarde avec tendresse les petits casques jaunes. Sa mère a dessiné un Pokémon différent sur chacun d’eux, pour que les enfants se familiarisent et se sentent appartenir à un collectif. Ils n’attendent donc que d’être portés.

Son matériel à elle est dans le van qu’elle s’est acheté pour transporter ses deux kayaks jusqu’aux meilleurs spots. Récemment, c’était l’Ubaye, rivière et vallée mythique des Alpes du Sud. Infidélité à la Creuse ? Peu importe où la passion s’écoule, la source, elle, ne bouge pas.

 

Texte et photos : Floris Bressyfloris.bressy@centrefrance.com

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