Licenciée à Riom, Céline Vincent est championne d'Auvergne de boxe K-1 : "La boxe m’a énormément apporté au niveau mental"

Début janvier, Céline Vincent, 34 ans, 1,70 m pour moins de 60 kg, s’apprête à livrer le premier des deux combats des championnats d’Auvergne de boxe K-1, (voir encadré) classe A. La plus haute catégorie amateur avant celle des pros.

Sur le ring, la boxeuse licenciée au Brizon Gym de Riom depuis quatre ans découvre pour la première fois son adversaire, qui en impose, forcément. Pas le moment de flancher.

J’essaie alors de mettre en place ce qu’on a vu à l’entraînement, explique la jeune femme. Me reviennent aussi, à cet instant précis, tous les sacrifices que je fais pour ce sport. Je pense à mes deux enfants, les moments que je ne passe pas avec eux. Puis j’essaie de prendre le dessus sur mon adversaire. 

Trois rounds de deux minutes durant lesquels la jeune boxeuse s’imposera aux points. Une victoire sans contestation qui lui ouvrira les portes de la finale auvergnate. Mais pour la licenciée riomoise, habitant à Blanzat, le pari est déjà gagné. « Ce que je ne savais pas, c’est que l’accession à la finale des championnats auvergnats m’ouvrait aussi les portes des championnats de France », sourit Céline Vincent.

La peur du KO et des blessures

Le dernier combat n’est presque qu’une formalité. La détermination de la trentenaire ne laisse aucune chance à l’autre finaliste qui échappe de peu au KO.

Le KO, justement, ou la peur des blessures ont longtemps « bloqué » la spécialiste du K-1 avant une série de combats durant lequel son « niveau de boxe » s’est enfin révélé.

De bon augure pour les championnats de France de K-1 qui se dérouleront à Paris en mai. Et si Céline a des chances de remporter la ceinture, la partie s’annonce rude. Certaines vont taper vite, fort, enchaîner les coups sans relâche.

« La boxe m’a énormément apporté au niveau mental. Notamment quand il faut faire face à des moments durs de la vie. » 

La Blanzatoise le sait et se prépare pour ce grand rendez-vous mais refuse de se mettre la pression. « Pour cette raison, je ne veux pas connaître mes adversaires à l’avance, analyse la boxeuse. C’est mon coach (Frédéric Pereira N.D.L.R.) qui s’en charge et oriente les entraînements en fonction. »

Catégorie pro, l’année prochaine

À raison de 10 à 15 heures d’entraînement par semaine (cardio, technique, physique), Céline Vincent vise le haut du panier de la spécialité.

L’année prochaine, la licenciée riomoise pourrait franchir un pas supplémentaire et boxer dans la catégorie supérieure, celle des pros.

À ses côtés, Frédéric Pereira voit dans cette évolution possible une sorte de consécration à l’âge où les dernières années à haut niveau sont déjà comptées.

Celine Vincent et Frédéric Pereira.

« Elle pourra faire peut-être deux ans à ce niveau, estime le coach. Mais elle ne pourra pas vivre de ce sport. Le statut pro correspond à la catégorie “promotionnelle”, elle peut espérer quelques centaines d’euros pour les matchs de gala. Il n’y a pas d’argent dans ce milieu, pas de contrat de travail. »

Céline Vincent en a conscience. Mais elle n’est pas prête à lâcher les gants et poursuivra avec toute la détermination qui la caractérise dans cette voie. Un sport, comme une seconde peau, qui l’a métamorphosé. « La boxe m’a énormément apporté au niveau mental. Notamment quand il faut faire face à des moments durs de la vie. »

K-1. Le K-1 est une forme de kick-boxing japonais né en 1993. Le K se réfère au karaté, kung fu, tae kwon do et au kick-boxing. Les règles autorisent celles du kick-boxing (coups de poings, coups de pieds, coups de genoux sautés) mais n’acceptent pas la saisie.

Yann Terrat