Le trade qui peut faire des Detroit Pistons un candidat aux finales
Detroiiiiiiiiiit Basketbaaaaaall… is back ? Après presque un mois de compétition, les Detroit Pistons caracolent en tête de la Conférence Est. Ils affichent même le deuxième meilleur bilan NBA avec 11 victoires en 13 matches. Juste deux saisons en arrière, cette même franchise historique avait eu besoin de 62 rencontres pour atteindre la barre des 10 succès. Quel changement d’ambiance. Un renouveau enfin illustré l’an passé quand, à l’issue d’une reconstruction qui traînait en longueur, l’équipe du Michigan s’est enfin requalifiée pour les playoffs après six ans d’attente. Mais le plus dur, c’est toujours de confirmer.
C’est le défi qui attend Cade Cunningham et ses partenaires en 2026. Pour l’instant, ça démarre fort. Portés par leur jeune superstar, les Pistons sont la sensation du moment. Ils gagnent des matches mais en plus ils le font à la manière dont le public local apprécie le basket : tout dans l’effort, la combativité, la défense (3eme défense NBA avec 109 points encaissés sur 100 possessions), etc. Tout en surfant sur les performances de Cunningham, qui tourne à 27 points et quasiment 10 passes de moyenne, et d’un Jalen Duren bien parti pour signer un contrat aussi costaud que ses biceps.
Même quand les cadres ne sont pas là, Detroit finit par l’emporter. Les seconds couteaux ont par exemple dominé Chicago cette semaine. Bref, tout roule à Motor City. Les prochains mois s’annoncent excitants et l’avenir est radieux… en espérant que ce ne soit pas juste un mirage. Les prestations sont suffisamment solides pour vraiment laisser penser qu’elles sont crédibles. Se montrer prudents et pessimismes envers ce groupe sonne presque comme de l’injustice et de l’aigreur.
Il n’empêche que la saison est encore longue et que, quoi qu’on en dise, le jeu (offensif) des Pistons reste très centré sur les exploits de Cunningham. Un système qui pourrait montrer des limites en playoffs contre des adversaires mieux préparés et prêts à mener la vie difficile au moteur de la machine. Le premier choix de la draft 2021 avait par exemple tiré à 42% lors du premier tour perdu – héroïquement – contre les Knicks. Avec même un terrible 17% à trois-points et plus de 5 ballons perdus par match.
Dans le même temps, la Conférence Est paraît encore plus ouverte qu’annoncée et Detroit peut avoir une carte à jouer. Alors autant prendre un risque. Un risque calculé. Autant vraiment essayer de ramener ce club mythique sur le devant de la scène. Entre 2003 et 2008, les Pistons ont disputé 2 finales et 4 finales de Conférence en prenant aussi une bague. Depuis ? 4 qualifications en 17 saisons et aucune série gagnée. Pour s’assurer que ça change, il y a peut-être un trade d’envergure à faire.
Lauri Markkanen, l’autre star qui manque aux Detroit Pistons
Detroit reçoit : Lauri Markkanen, Kevin Love.
Utah reçoit : Jaden Ivey, Tobias Harris, Isaiah Stewart, premier tour de draft 2026 des Pistons (non protégé), un droit de swap en 2027, premier tour de draft 2029 (protégé 1-10).
Here we go. Parlons d’abord de ce que cède Detroit. Tobias Harris est un vétéran valeureux qui a joué un rôle majeur lors de la très belle dernière saison. Mais il n’a disputé que 6 rencontres depuis la reprise et il a même manqué la série de 6 succès consécutifs des Pistons. Il n’est plus indispensable. Il est même un peu à côté de ses pompes (39% aux tirs, 28% à trois-points). Et Lauri Markkanen le remplacerait poste pour poste en étant plus jeune, plus adroit et tout simplement plus fort.
Isaiah Stewart est un enforcer nécessaire pour une équipe et son adresse extérieure est un facteur important. Mais il est aussi l’un des rare joueur à afficher un +/- négatif depuis le coup d’envoi de la saison. Il est sacrifiable, surtout avec un Paul Reed prêt à assumer plus de responsabilités, certes dans un registre différent.
Jaden Ivey est la pièce maîtresse du package proposé au Jazz. S’en séparer revient à tirer rapidement un trait sur un joueur de 23 ans pourtant drafté en cinquième position et qui n’a certainement pas montré tout ce dont il est capable. Sauf qu’il est encore blessé. Et finalement, l’un des dénominateurs communs entre les belles performances récentes des Pistons est… son absence. On ne sait pas s’il peut coller avec Cade Cunningham. Sans doute que oui. Mais ça reste une inconnue. Le mettre dans le deal, c’est s’assurer quasiment de pouvoir gagner les enchères. Il existe d’ailleurs un scénario où Detroit le garde mais inclut un ou deux picks de plus.
Les tours de draft sont toujours précieux mais les dirigeants ont su conserver tous les choix des années à venir et, pour passer le cap, il faut savoir en refourguant quand une bonne opportunité se présente.
Venons-en au(x) joueur(s) qui arrive(nt). Markkanen est aujourd’hui, à 28 printemps, au sommet de son art. Il n’a pas la cote de popularité d’autres gros scoreurs dans cette ligue parce qu’il joue à Salt Lake City, dans une franchise dont tout le monde s’en fiche et pour une équipe qui gagne peu de matches. Mais lui est prêt. Prêt à peser. Prêt à élever un roster. Il compile 29 points, 48% aux tirs, 39% derrière l’arc et 6 rebonds depuis le début de la saison. Des statistiques dignes d’un vrai All-Star de qualité.
Les Pistons ont besoin de cette création en plus et de ce surplus de scoring. Ils en auront besoin pour s’assurer de l’avantage du terrain en playoffs, en subissant moins les éventuels coups de mou à venir de Cade Cunningham (qui a raté 31 tirs lors d’un match la semaine dernière). Ils auront encore plus besoin de lui lors du coup d’envoi des vraies hostilités.
Le Finlandais est un crack. Il est capable d’assumer le poids de l’attaque mais aussi de se mettre en retrait. Il peut jouer avec ou sans la balle. Il apportera du spacing à une équipe qui en a bien besoin en faisant jouer Ausar Thompson et Jalen Duren dans le cinq majeur. Et en théorie, ses qualités matchent parfaitement celles de Cunningham. Ensemble, ils peuvent former un duo susceptible de renforcer considérablement l’attaque trop légère des Pistons (15eme en NBA).
Petite parenthèse sur le Jazz : Utah ne pouvait pas transférer Lauri Markkanen après lui avoir fait signer son nouveau contrat l’an dernier. L’idée, c’est de tanker une dernière fois pour piocher haut dans une cuvée annoncée extrêmement chargée. La franchise peut très bien aller gagner 25 à 30 matches avec Markkanen mais ce serait dommage de drafter en 6 ou 7 alors que trois ou quatre prospects sont présentés comme des stars de demain. La reconstruction est bientôt terminée à Salt Lake City mais le projet aurait beaucoup plus de forme avec Ace Bailey, Keyonte George, Jaden Ivey et l’un des nombreux ailiers-forts de qualité (Cameron Boozer, AJ Dybantsa, Caleb Wilson) de la promotion 2026. Un rookie aligné sur la même timeline que ses coéquipiers. Les picks sont toujours les bienvenues et les contrats d’Harris, un vrai pro, et de Stewart expirent à la fin de la saison.
Pour en revenir aux Pistons, il est vrai que la défense est l’atout premier de l’équipe de JB Bickerstaff. Markkanen n’est pas bon dans ce domaine. Mais il est grand. Il n’est pas complètement mauvais non plus. Et il y a suffisamment de qualités athlétiques autour de lui pour compenser ses lacunes. Toucher à une équipe qui gagne est parfois contre-instinctif et c’est souvent une mauvaise idée. Mais parfois, il faut savoir la retoucher pour viser plus grand.

