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Pourquoi Billy Donovan est un bon coach mésestimé en NBA

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Parce que je suis un geek de jeu assumé, la discussion entre mes collègues Antoine et Shaï à la fin du CQFR du mercredi 15 octobre m'a fait bondir de ma chaise. Il était question de la pertinence de l'intérêt des Knicks pour Billy Donovan et de sa prolongation de contrat chez les Bulls. L'occasion est donc parfaite pour mettre en lumière le travail de Coach Donovan chez les Bulls et plus globalement depuis qu'il a débarqué en NBA en 2015.

Déjà, rares sont les coachs à avoir été victorieux à la fois en NCAA et en NBA. Tellement rares qu'il n'y en a en réalité qu'un seul à avoir accompli cet exploit: le légendaire Larry Brown. En débarquant en NBA après 19 belles saisons à Florida, ponctuées de deux titres nationaux en 2006 et 2007 mais surtout d'un bilan de 467 victoires pour 186 défaites (71,5% de victoires), Billy Donovan a donc pris un gros risque pour la suite de sa carrière. Des coachs comme Rick Pitino, John Calipari ou John Beilein sont lamentablement plantés.

En d’autres termes, la NBA, c’est casse-gueule pour un coach de NCAA. Mais force est de constater que dix ans plus tard, Billy Donovan est toujours là. Alors oui, mis à part sa première saison, il n’a jamais passé un tour de Playoffs. D’ailleurs, il reste sur 3 saisons consécutives avec un bilan négatif et sans qualification pour la post-season, et pourtant, il vient d’obtenir une prolongation de contrat sur plusieurs années chez les Bulls et il faisait partie des cibles principales des Knicks pour remplacer Tom Thibodeau. Mais comment un coach avec un bilan négatif de 195 victoires et 205 victoires chez les Bulls puisse être autant plébiscité ? La réponse est pourtant simple. C’est un excellent coach.

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Un coach performant dans l’ombre

On a tendance à l’oublier mais la première saison de Billy Donovan avec OKC en NBA fut une réussite. Pour rappel, il a pris les rênes de l’équipe lors de la saison 2015-2016, en succédant à Scott Brooks, qui avait vécu une saison 2014-2015 galère avec les blessures de Kevin Durant et une non qualification en Playoffs malgré un bilan de 45-37. Mais sa très bonne première saison a été éclipsée par celle All-Time des Warriors (73-9) mais également celle des Spurs (67-15 dont 40-1 à domicile). Et pourtant, cette saison-là, il est passé à un cheveu d’éliminer les Warriors en finales de Conférence Ouest (Klay en a décidé autrement). La suite, on la connaît. Durant est parti chez les Warriors et a annihilé complètement les ambitions de titre du Thunder.

Malgré ça, OKC s'est maintenu parmi les bons élèves de l’Ouest (trois saisons de suite à 47 victoires et plus) avec Mr. Triple Double Westbrook, épaulé dès 2017 par Paul George pendant deux saisons. Le bémol ? Trois éliminations de suite au premier tour de Playoffs face aux Rockets, au Jazz et aux Blazers. En 2019, le Thunder a été contraint de se reconstruire. Paul George et Russell Westbrook se sont envolés pour les Clippers et les Rockets tandis que le duo, improbable à l’époque, Chris Paul et Shai Gilgeous-Alexander a débarqué. Alors qu’on imaginait une saison galère (qui le fut à cause du Covid), OKC et Donovan ont déjoué les pronostics en décrochant 44 victoires, avec la manière, dans une saison à 72 matchs. En Playoffs, ils ont frôlé l’exploit mais se sont finalement inclinés de deux petit points contre Houston dans le Match 7 du premier tour de l’Ouest.

L’été suivant, Billy Donovan a décidé de plier bagage, ne souhaitant participer à une énième reconstruction à OKC, et il est arrivé chez les Bulls. Après une première année de rodage où il a vu arriver Nikola Vucevic en mars, Billy Donovan a pris complètement la mesure de son effectif lors de sa saison 2 dans l’Illinois avec le renfort de joueurs comme DeMar DeRozan, Alex Caruso et Lonzo Ball. Les Bulls ont fini dans le Top 6 de l’Est et se sont qualifiés directement en Playoffs mais ils sont tombés sur les champions en titre, les Milwaukee Bucks, dès le premier tour. Résultat: un gentleman sweep (1-4) et encore une élimination au premier tour pour Coach Donovan.

Après, il a enchaîné deux saisons quasiment identiques où les Bulls ont végété à une décevante 10e place (40-42) en 2022-2023 et 9e place (39-43) en 2023-2024. Ils ont surpris Toronto et Atlanta lors du premier match du Play-In avant de céder deux fois face à Miami. Mais en 2024-2025, l’effectif et la donne étaient différentes. DeMar DeRozan est parti (suivi de Lavine en cours de saison), Buzelis et Giddey sont arrivés pour dessiner la suite. Même si le bilan peut sembler similaire aux deux années précédentes avec un bilan de 39 victoires pour 43 défaites, une neuvième place et une élimination face au Heat au Play-In, la saison 24-25 de Billy Donovan fut beaucoup plus bonne que le laisse présager les apparences.

Souvent dans la bonne direction mais sans le talent

Orphelin de DeRozan dans son équipe, Billy Donovan a pu et su complètement réorganiser la façon d’attaquer de son équipe. En 2023-2024, les Bulls étaient l’une des équipes les plus lentes de la Ligue avec 96,3 possessions jouées par match et ils prenaient 8% de plus de tirs à mi-distance, quasiment 10% de moins de tirs à 3 points et à peine 2% de plus de tirs au cercle que la moyenne de la Ligue. Or, c’est bien connu, les tirs à mi-distance sont des tirs beaucoup moins rentables par rapport aux tirs au cercle et à trois points. Et bien, la saison passée, Billy Donovan a complètement inversé la tendance en faisant des Bulls la 3e équipe de la NBA en fréquence de tirs à 3 points (avec 10% de tirs en plus que la moyenne à cette distance), la 6e équipe en fréquence de tirs au cercle (avec 8% de plus que la moyenne) et la dernière en fréquence de tirs à mi-distance.

Les Bulls sont aussi devenus l’équipe avec le 2e plus haut rythme de jeu, avec 102,8 possessions par match, et ont fini 4e au nombre de tirs pris par match avec quasiment 3 tirs de plus que la moyenne. Dans les faits, cela n’a pas permis aux Bulls de booster leur attaque ou leur efficacité offensive mais juste de se maintenir à un niveau moyen alors que l’effectif était plus faible. Même chose pour la défense, sans protecteur de cercle ou défenseur d’élite dans le périmètre (comme pouvait l’être Caruso), les Bulls ont amélioré leur défense et atteint un niveau moyen par rapport à la Ligue grâce notamment à une meilleure organisation aux rebonds sur la transition défensive. L'an passé, les Bulls étaient la 3e meilleure équipe sur transition défensive après un tir manqué et la 3e meilleure équipe aux % de rebonds défensifs captés.

Ce qu’il faut comprendre à travers ces chiffres, c’est que Billy Donovan a su faire surperformer une équipe faible en la faisant atteindre un niveau moyen grâce à une réorganisation structurelle tactique. Alors bien sûr, ce n’est pas clinquant mais ça en dit quand même long sur le bon travail effectué par Billy Donovan en NBA. Mis à part la saison 2022-2023 (et encore), Billy Donovan a-t-il vraiment moins bien fait que ce qu’il était censé faire ? Au contraire, j’ai plutôt l’impression qu’il a souvent fait surperformer des équipes avec un plafond limité voire très limité pour les Bulls. Je l’avais déjà dit dans l’épisode de présentation du Jeu mais être un bon coach ne se résume pas à gagner des titres.

Il faut évaluer en profondeur le travail effectué et si l’on s’attarde vraiment sur ce que Billy Donovan a fait en NBA, son bilan est nettement positif. Surtout qu’il a montré qu’il était aussi bon pour lancer et développer des jeunes joueurs. Je pense à Sabonis, à Alex Abrines, à Lu Dort au Thunder ou à Dosunmu aux Bulls. Pour un coach de NCAA, qui a été habitué à un confort pendant 19 ans à Florida, je trouve sa capacité d’adaptation assez remarquable dans cet environnement pourtant impitoyable de la NBA. Billy Donovan est un bon coach et à travers cet article, je voulais juste le rappeler.

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