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J'ai testé pour vous le kyudo, le tir à l'arc japonais à la maison des sports à Clermont-Ferrand

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J'ai testé pour vous le kyudo, le tir à l'arc japonais à la maison des sports à Clermont-Ferrand

Samedi, le rendez-vous est pris à 8 h 30, heure d’ouverture de la Maison des sports à Clermont-Ferrand. Après avoir descendu tous les escaliers pour trouver la salle d’archerie, je tombe sur les quatre pratiquants, présents ce matin-là, pour l’entraînement de kyudo, le tir à l’arc japonais. Bien différent du tir à l’arc dit occidental.Au début de chaque entraînement, il faut accrocher la corde à l'arc en bambou. © Fred MARQUET

Rien que par leur tenue. Ici, on oublie jogging et baskets - sauf en cas d’initiation, comme c’est mon cas - on revêt vêtements de pratique ou kimono dans le respect des coutumes ancestrales.

Des cibles à 28 mètres de distance

Pourquoi ? Le kyudo est avant tout un art martial. « Nous ne sommes pas ici pour tirer flèche sur flèche. Il y a des rituels à connaître pour exercer la discipline », souligne Philippe Bernard, deuxième dan et unique enseignant à l’association arverne de kyudo.

Les cibles sont situées à 28 mètres. Une sacrée distance. Il va donc de soi que pour une première fois, je n’ai pas tiré de flèche dans le centre de la cible.Pour s'échauffer, les adeptes du kyudo tirent à 2 mètres. Pour les novices, c'est un passage obligatoire pour apprendre à manier l'arc. © Fred MARQUETPour les novices - comme moi - les premiers entraînements se résument par une grande dose d’observation et des tirs d’essai à 2 mètres. Ce qui est déjà impressionnant car l’arc en lui-même fait entre 2 m 30 et 2 m 50 de hauteur. Moi qui mesure moins d’1 m 60, l’arc me surplombe presque d’un mètre.

Des traditions et des rituels à apprendre

Fait de bambou, il semble léger comme une plume. Une fois l’arc tendu, mon bras tremble pourtant sous son poids, de minimum 10 kg. Heureusement, l’enseignant m’aide à le tenir. La flèche part sans que je ne le choisisse. C’est aussi ça le kyudo :

« La flèche n’est pas décochée par un geste de notre part, elle s’élance elle-même en direction de la cible. »

On pourrait presque penser à de la magie, il n’en est rien. Les pratiquants portent un gant - noué à genoux comme le veut la tradition - avec une encoche à l’intérieur du pouce « qui permet de caler la corde tendue pour qu’elle se décoche le moment venu élançant alors la flèche ». Le gant se noue à genoux comme le veut l'usage. Une encoche au niveau du pouce permet de caler la corde. © Fred MARQUETPratiquer le kyudo est synonyme d’une philosophie, d’une croyance dans la destinée de la flèche pour Luc, 68 ans, le vétéran des pratiquants - le plus jeune à 23 ans - :

« Si on est bien placé et que la flèche est droite, elle finira dans la cible. Il faut une certaine tranquillité d’esprit et de la concentration. »

La preuve : quand la cérémonie des tirs a débuté, on aurait pu entendre une mouche voler.

Une flèche pour le public, une flèche pour soi

Rituels de salut, d’entrée, de sortie, de tirs, tous s’apprennent au fur et à mesure « et ne cessent d’être révisés », confie Philippe Bernard. Observatrice attentive, je constate une grâce et une synchronicité qui se dégagent des mouvements lents et codifiés des pratiquants. Pour les tirs de cérémonie, les kyudoka avancent au rythme lent et synchonisé de la procession, l'arc dans une main et les flèches dans l'autre. © Fred MARQUET« Beauté et bonté sont les deux termes qui peuvent définir le kyudo. Beauté du geste et bonté de par la flèche que nous offrons aux autres. »

En effet, chaque kyudoka possède deux flèches à tirer : la première destinée au public et la seconde pour lui-même. Attention, si la flèche tombe, elle ne peut plus être tirée. 

L’apprentissage est loin, très loin d’être terminé au bout d’1 h 30 d’entraînement, qui compte le montage et le démontage du matériel. Philippe Bernard le confirme : « Il faut être patient pour acquérir les rudiments du kyudo. Même après huit années de pratique, il me reste beaucoup à apprendre. » 

Association arverne de kyudo. Tél : 06.06.83.52.23 (Philippe Bernard)Entraînements à la maison des Sports, place des Bughes, Clermont-Ferrand, lundi et jeudi de 20 h 30 à 21 h 30 et samedi de 8 h 30 à 10 heures.

Lucie Diatlucie.diat@centrefrance.com

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