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Le puy de Dôme, meilleur spot de France pour pratiquer le parapente ?

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Le puy de Dôme, meilleur spot de France pour pratiquer le parapente ?

C’est une omniprésence bienveillante. Dès qu’ils lèvent un peu les yeux, en ouvrant les volets, aux détours d’une rue, dans le rétroviseur, sur un logo, il est là : le puy de Dôme apparaît aux Clermontois et aux habitants du vaste territoire qui s’étend à ses pieds. Et comme si cela ne suffisait pas, tous se fendent comme par tradition d’une virée crépusculaire ou d’une balade dominicale sur ses pentes et son sommet, pour mieux le cerner et profiter de sa quiétude. De quoi avoir la certitude de connaître le fameux volcan sous toutes ses coutures. Et puis un jour, on décide de profiter d’une de ses compétences, reconnue à travers la France : ouvert à tous les vents, son sommet est une remarquable piste d’envol pour les parapentistes.

Meilleur spot de France ?

Certains disent que c’est la meilleure de France et il faut bien admettre que leurs arguments sont valables. C’est, en premier lieu, le point culminant d’un patrimoine naturel dont la valeur a été mondialement reconnue grâce à l’Unesco. On imagine donc que, vue du ciel, la chaîne des Puys ne peut être que belle. Puisque c’est un dôme, il est possible de décoller dans n’importe quelle direction : si la météo est bonne et les vents conciliants, il est donc très facile de voler, que ce soient des débutants absolus comme des plus pilotes confirmés – avec dans ce cas des vols de plus de 100 kilomètres parfois. Les amateurs de « vol rando » monteront par le chemin des muletiers ou le chemin des chèvres. Les autres profiteront du confort du train à crémaillère. C’est souvent le cas de ceux, très nombreux en été, qui font leur baptême (en biplace).

Les parapentes assurent le spectacle au sommet du puy de Dôme. Photo Renaud Baldassin

Sur la sellette

Pour toutes ces raisons, on comprend pourquoi il y a autant de voiles autour du géant. Elles assurent même le spectacle et savent susciter l’envie. Pourquoi en effet ne pas tenter l’aventure?? Pourquoi ne pas s’offrir un face-à-face inédit avec le puy de Dôme?? Juste lui et moi?? Juste lui en dessous de moi?? Un stage d’initiation en parapente répondra à la question. Il ne faut pas beaucoup de temps pour trouver un organisme sérieux pour apprendre à faire son premier grand vol en solo. Ce type de session dure entre quatre et cinq jours et commence par le prêt et la présentation du matériel : la sellette (où l’on pose son séant une fois en vol), la voile (bien utile pour voler), le casque et une radio qui permet d’entendre et de suivre les précieux conseils des moniteurs diplômés au sol.

Météo et psycho

Sur une « pente-école », en l’occurrence sur le doux puy May (mais il y en a beaucoup d’autres dans le Puy-de-Dôme) sur les hauteurs du lac du Guéry, on apprend alors à gonfler sa voile et à marcher juste en dessous. D’un saut de puce à un saut de kangourou, on perçoit alors ses premières et grisantes sensations de vol. Bye-bye gravité pour quelques secondes seulement mais l’effet est saisissant. Les exercices pratiques se répètent et alternent avec la théorie : les principes de base de la météo et des déplacements de l’air. Il s’agit de cerner l’invisible et la manière de dompter les vents avec une voile. Les moniteurs ne le disent pas ouvertement, mais ils doivent dans leur coin dessiner le contour psychologique de leurs élèves pour les emmener tranquillement vers le grand plouf tant attendu. Et qui arrive bien assez vite.

Le grand plouf

Là encore, l’encadrement attend les conditions idéales pour que la première fois soit une réussite, malgré la crainte légitime de se confronter au vide. Comme appris, il suffit, avant de décoller, de repérer l’endroit précis où l’on va atterrir (un autre moniteur nous y attend). Ensuite, gonfler la voile, la faire monter au-dessus des épaules, laisser le corps s’abandonner à la pente, y aller de tout son cœur, prendre conscience du pouvoir de l’adrénaline. Le reste c’est de la physique et l’on décolle tranquillement. La consigne est de filer tout droit vers l’horizon afin d’éviter les éventuelles turbulences à proximité du volcan. Une fois à bonne distance, il s’agit donc de prendre du plaisir… Le moment clef s’est joué à la faveur d’un thermique léger que j’ai su enrouler, bien aidé en cela par les moniteurs dont les voix sortent d’un talkie-walkie. Ils ont repéré ce vent ascendant, m’ont invité à m’engouffrer dans la colonne et à y rester simplement en tournant. Une manœuvre simple, puisqu’il suffit de tirer une poignée de commande et de se pencher généreusement sur le côté. De quoi se retrouver le nez dans le vide, quelques centaines de mètres du sol. Cohabitent alors les sensations fortes dans un silence remarquable et la douce contemplation d’une beauté (que l’on ne souhaite pas renversante). Ce long virage permet en effet de se retrouver face à lui, en léger surplomb : je toise le puy de Dôme, son antenne devenant une épée dont l’ombre pointe vers l’infini. C’est absolument magnifique. C’est un face-à-face puissamment intime. Une redécouverte. De quoi oublier, juste un instant, l’obsession qui remplit mon cerveau depuis que j’ai quitté la terre ferme : y retourner.

Mal aux mains

Lors de ce premier vol, je n’ai pas franchement eu l’envie de regarder plus loin, pas même l’alignement de la chaîne des Puys dans le soleil qui ne demande qu’à se coucher. Même là-haut, et certainement plus encore, le puy de Dôme tient son rôle de phare pour un pilote néophyte en proie à la perdition. La gravité n’a pas dit son dernier mot – d’ailleurs on ne vole pas vraiment en parapente, on ne fait que ralentir la chute – et je perds rapidement de l’altitude. Mon « plouf » n’a duré qu’une poignée de minutes et c’est très bien ainsi. Le premier atterrissage est une délivrance (l’aspect technique et esthétique sera travaillé une prochaine fois). Je suis trop heureux de pouvoir admirer le volcan d’en bas, dans une forme de respect immuable. Je me remets tranquillement de mes émotions et d’un sérieux mal de mains qui ont trop (et inutilement serré) les maigres cordes qui me reliaient à la voile et un peu à ma vie. Plus jamais, je n’ai regardé le puy de Dôme de la même manière, lui qui m’a accompagné dans cette petite aventure.

Pratique

Ce stage initiation (qui pourra être complété par une formation complète) est ouvert à tous, des enfants ou personnes âgées. La seule condition est d’être en bonne forme physique. L’aspect contemplatif en vol – une fois passée cette première expérience – domine mais comme toute activité de plein air, il faudra pouvoir marcher et porter son matériel.

Pierre-Olivier Febvret

Photos : Renaud Baldassin

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