Voler en parapente au sommet du puy de Dôme à près de 80 ans : Renée, de l'Ehpad de Champeix, l'a fait !
Ciel de bonne humeur ce vendredi 13 septembre au sommet du puy de Dôme. Les parapentistes voltigent au dessus des touristes qui baguenaudent sur les chemins. Près de la gare du Panoramique des dômes, Renée Guillaumin vient de rejoindre le plancher des vaches après un vol en parapente d'une vingtaine de minutes. Elle exulte. « C'était génial, dit-elle, en se fendant d'un large sourire. Je n'avais jamais fait et je ne regrette pas. On voit bien Clermont et on se sent bien, là-haut. Il n'y a pas un bruit. »
A deux pas, Florent Ferragu, directeur de la résidence pour personnes âgées Les Campellis de Champeix (Puy-de-Dôme), savoure. Après la sortie karting proposée en avril dernier à Clermont-Ferrand, l'homme a organisé pour ses pensionnaires une nouvelle activité décoiffante : voler en parapente au sommet du puy de Dôme.
Avec toujours en tête le même leitmotiv : on peut vivre en Ehpad et déborder de vitalité. « Évidemment, c'est sportif de monter une sortie comme celle-ci, admet-il. Mais l'idée n'est pas seulement de monter au sommet du puy de Dôme. Beaucoup de résidents ont leur famille avec eux aujourd'hui. Ils font quelque chose ensemble. »
Les résidents gagnent en estime de soi en réalisant des activités qu'ils pensaient ne pas être capables de faire. L'idée est qu'on peut tout faire, quel que soit l'âge, en les faisant sortir de l'Ehpad.
Si une vingtaine de résidents sont montés dans le panoramique et ont accédé au site, seule Renée s'est envolée, derrière un moniteur. « J'ai toujours été intrépide », lâche celle qui se souvient être montée pour la première fois au sommet du puy de Dôme en... 1964. « C'était pour le duel Poulidor-Anquetil ! »
Trois vies professionnellesAlors, quand le directeur de sa résidence lui a parlé de cette sortie il y a plusieurs semaines, Renée n'a pas hésité : « Je me suis dit : "Pourquoi pas ?" », lâche la presque octogénaire, originaire de Sainte-Florine, riche de trois vies professionnelles. « J'ai, tour à tour, été clerc de notaire, puis j'ai travaillé dans la métallurgie, avant de me reconvertir via l'Afpa et de devenir éducatrice spécialisée au centre thérapeutique de Nonette. »
Dimanche prochain, la Puydômoise remet ça. « Je vais faire du rafting, alors que je ne sais pas nager ! », rit-elle.
Eh oui, j'ai toujours eu un côté casse cou !
Florent Ferragu compte bien prolonger ce type de sorties pour « changer le disque dur des animations dans les Ehpad ». « On peut aussi proposer de telles activités car nous sommes une association avec un statut plus souple que le public. On peut faire des confitures, de la bière et les vendre au marché nocturne par exemple. Et puis je peux m'appuyer sur une équipe volontaire. Cette sortie d'aujourd'hui a pu être réalisée parce qu'on a eu des salariés bénévoles. »
Texte : Nicolas Faucon
Photo : Richard Brunel
Vidéo Martial Delecluse