Voler en parapente au puy Mary (Cantal) : « Une sensation de douceur indescriptible »
D’emblée, Nicolas pose le décor qui va défiler sous les yeux de Sylvie, Didier, Guillaume et Latetitia. « Il faut le vivre ». Moniteur à l’école de parapente du puy Mary et accompagnateur pour vol biplace, ce samedi 10 août, il n’aura pas menti au quatuor qui va en faire l’expérience pour la première fois.
« Je m’attendais à un sentiment mais quand on le vit, ce sont des émotions totalement différentes. Quand on monte, on embrasse tout à 360 degrés. C’est un tel sentiment de liberté… Le paradis. C’est magique. »
Avant de vivre ça, la Gersoise, en vacances pour quelques jours dans le Cantal, avait pourtant déjà eu de multiples occasions de découvrir les joies des airs. Parachute à plusieurs reprises avec un moniteur qui compte plusieurs milliers de vols à son actif, montgolfière, avion… tout ça n’est finalement rien par rapport à ce que la quinquagénaire vient d’expérimenter à 1.500 mètres d’altitude en surplomb du village du Claux où est basée l’école.
D’ailleurs, elle se mérite, cette expérience où le temps est suspendu, comme à un fil qui guide la voile au-dessus des montagnes, où les sons sont décuplés jusqu’au bruit des cloches de salers qui paissent en contrebas.
Sport pleine nature - Parapente au Puy Mary
Des secousses au sol, avant la légèretéAvant de se lancer, vent de face, après quelques pas sur une pente ni trop douce ni trop raide, il faut en passer par un trajet d’une bonne demi-heure, calé dans 4X4 qui défie un chemin cahoteux. Les seules véritables secousses du voyage, avant une halte sur le plateau de Chabraire, où la montagne s’étend sous les yeux des apprentis Icare.
Sport pleine nature - Parapente au Puy Mary De là-haut, et plus encore, les images s’emmagasinent durant un vol d’une trentaine de minutes. Signe que les conditions ce jour-là sont excellentes. « Parfois ça peut durer dix minutes. Parfois aussi c’est un miracle de voler cinquante mètres au-dessus de notre point de décollage. Et d’autres fois, on monte beaucoup plus haut », prévient Nicolas.
Sport pleine nature - Parapente au Puy Mary
Des images ancrées dans la tête et le coeurTout ce que Sylvie enregistre ce jour-là est happé par la carte mémoire d’une caméra GoPro embarquée avant le décollage. A l’arrivée, pourtant, quand on plonge « dans un bain dans la prairie », comme le décrit Didier, 71 ans, l’idée d’avoir un film de l’aventure paraît secondaire. « Les images sont là et là », observe Sylvie en se désignant le coeur puis la tête. « La vidéo, c'est le plus souvent pour la famille ou les proches », rebondit le moniteur.
Sport pleine nature - Parapente au Puy Mary Pour les néophytes de ce samedi d'été, le virus semble s’être inoculé par la grâce de 30 minutes passées à évoluer dans un cadre enchanteur, avec cette confiance diffuse transmise par la pédagogie d’accompagnateurs qui ne brusquent rien. Un vol biplace, c’est véritablement une histoire de partenaires plus que de moniteur et de débutant.
« Dans les airs, on est tous pareils »D’ailleurs, les conditions pour un baptême de parapente ne sont pas si drastiques qu’on pourrait le penser. Une fois la sécurité assurée par l’expérience d'un moniteur chevronné, les pré-requis sont simples.
« C’est ouvert aux personnes très jeunes ou plus âgées, explique Nicolas. Pour les enfants, ce qu’on exige c’est qu’il s’agisse d’une réelle volonté et pas de celle des parents, par exemple. Pour les personnes âgées, il faut seulement des aptitudes à courir ». Pour le décollage.
Quant au poids, il faut juste trouver un équilibre qui se fait en fonction de celui de l’accompagnateur. Et hors de question de réserver l’activité à un sexe plutôt qu’un autre. Si les hommes sont plus nombreux à se lancer, ça n’a rien de physiologique.
Sport pleine nature - Parapente au Puy Mary « Souvent, c’est seulement une barrière psychologique à franchir. Parce qu’en l’air, on est tous pareils. En France, on a des pilotes femmes de très haut niveau, qui sont championnes du monde, relève Nicolas. Et parfois, même, les femmes sont plus fines sur le pilotage ».
Une expérience qui en appelle d'autresLes personnes à mobilité réduite peuvent, elles aussi, se lancer, puisqu’il existe des chariots adaptés, à condition que le site s’y prête, ce qui n’est toutefois pas le cas du lieu d’où se sont élancés Sylvie et consorts.
Sport pleine nature - Parapente au Puy Mary Du visuel « tout doux » que la Gersoise a embrassé, il reste des mots qui manquent, mais une envie certaine, celle de remettre la voile. Son idée, avant de s’élancer face au puy Mary, était de reproduire l’expérience à la fin du mois, dans les Pyrénées. Un choix conforté par la demi-heure de vol dans le Cantal. Pour connaître à nouveau des sensations qui ne se décrivent pas. Il faut le vivre…
Photos : Camille Sayec Texte et vidéo : Jean-Paul Cohade
INFOS PRATIQUES Un vol biplace coûte 80 euros (100 euros avec l'option vidéo). Il est nécessaire de réserver une quinzaine de jours avant le vol. la saison se poursuit jusqu'à fin septembre. Renseignements et réservations auprès de l'école de parapente du puy Mary, au Claux (04 71 78 95 21) et sur le site https://www.parapente-puy-mary.com/